Les animaux des zoos : condamnés à une vie derrière les barreaux
Imaginez-vous ne pouvoir contrôler aucun aspect de votre vie : ce que vous mangez, à quel moment vous mangez, à quel moment vous dormez, où vous allez et avec qui vous choisissez de construire une famille. C’est la réalité des animaux dans les zoos, transformés en sujets d’exposition vivants. Certains sont gardés dans des enclos beaucoup trop étroits pour eux, pendant que d’autres sont forcés d’effectuer des numéros humiliants. Même dans les meilleurs zoos, dans les meilleures conditions possibles, une vie en captivité n’est tout simplement pas une vie pour les animaux sauvages.
Une prison artificielle
Dans la nature, les animaux peuvent parcourir des centaines de kilomètres, chercher leur nourriture, élever leurs petits, explorer, jouer et avoir des relations sociales complexes tandis que dans les zoos, leur vie est restreinte entre quatre murs. Le confinement et le manque de stimulation conduisent souvent à un comportement anormal et autodestructeur, connu sous le nom de « stéréotypies », comme par exemple tourner en rond, se balancer, ou s’automutiler. Les gardiens de zoos leur donnent parfois des antidépresseurs ou des tranquillisants pour essayer de dissimuler leurs symptômes de détresse.
On trouve aussi des négligences honteuses dans certains zoos, avec des animaux gardés dans des enclos désertiques et crasseux, avec de l’eau stagnante et aucune tentative de reproduire leur habitat naturel. Les nombreux cas d’animaux frustrés essayant de s’enfuir, avec parfois des conséquences tragiques, ne sont donc pas surprenants. Par exemple, en 2012, un tigre s’est échappé de son enclos du zoo de Cologne et a tué un gardien, avant d’être tué à son tour. Parmi les animaux qui ont tenté de s’échapper de zoos en France, on compte une antilope, un perroquet, un pélican, un singe et un vautour, ce qui montre à quel point ces animaux malheureux essaient de retrouver leur liberté.
L’arnaque de la préservation
Les zoos voudraient vous faire croire qu’ils ont vocation à protéger certaines espèces qu’ils détiennent et dont certaines sont en voie d’extinction, mais les animaux ne sont pratiquement jamais libérés des zoos – et ceux qui le sont s’en sortent rarement bien, car ayant été élevés en captivité ils sont mal préparés pour survivre dans la nature.
Les zoos savent également que rien ne motive aussi rapidement les clients à pousser leurs portes que de mignons bébés animaux. Mais les programmes d’élevage – qui opèrent souvent sous le couvert trompeur de la « préservation des espèces » – aboutissent inévitablement à un surplus d’animaux adultes qui plaisent moins à la foule. Ainsi, les zoos échangent, prêtent, vendent, troquent et entreposent régulièrement des animaux adultes dont ils ne veulent plus.
Il est aussi évident que de nombreux zoos « disposent » à leur guise d’un « surplus » d’animaux, soit en les tuant, ou en les revendant à des trafiquants d’animaux exotiques sans scrupule. Dans un zoo britannique, des carcasses d’animaux morts, y compris de babouins et de cerfs en voie de disparition, ont été retrouvées à pourrir derrière les poubelles. Au zoo de Copenhague, le girafon Marius a été tué puis donné en nourriture aux lions. Ce fut ensuite quatre de ces lions qui furent euthanasiés.
Début 2019, le zoo de Wellington a tué quatre babouins, le directeur général du zoo expliquant que la situation était devenue « intenable » pour les primates. Les animaux ne sont pas non plus en sécurité dans les zoos que dans la nature, comme en témoigne la mort de Vince, ce rhinocéros blanc du zoo de Thoiry dans les Yvellines, qui avait été retrouvé gisant dans son enclos, la tête traversée par trois balles de calibres 12. Sa corne avait été tronçonnée et volée par des braconniers.
La seule façon efficace et durable d’aider les espèces en voie de disparition est de protéger leur habitat naturel, mais les programmes de reproduction dans les zoos, fortement coûteux, détournent l’argent des véritables projets de préservation des espèces. Après tout, quel est l’intérêt de reproduire des animaux s’ils n’ont pas d’endroit où aller ?
Apprendre de mauvaises leçons
Les zoos sont à peine pédagogiques : les animaux détenus seuls dans des cages sont si éloignés de leur milieu naturel qu’ils ont peu l’occasion de suivre leurs instincts. La seule chose que l’on peut apprendre de ces tristes aménagements est la façon dont les animaux, qui veulent être libres, agissent lorsqu’ils sont enfermés.
En définitive, les zoos sont des entreprises visant à divertir, et non à éduquer. La seule chose qu’ils apprennent aux gens est qu’il est acceptable d’interférer dans la vie des animaux et de les maintenir en captivité, là où ils sont frustrés, à l’étroit, seuls et dépourvus de tout contrôle sur leur propre vie.
Comment aider ?
N’allez pas dans les zoos ! Ne donnez pas votre argent à ces établissements inhumains profitant de l’exploitation des animaux. Les zoos ne cesseront d’élever et de capturer des animaux dans la nature que si leur soutien financier disparaît, aussi la façon la plus importante pour sauver les animaux de l’emprisonnement est simplement de rester loin des zoos. Nous pouvons protéger les espèces en voie de disparition en soutenant la préservation des habitats naturels, et non les prisons pour animaux.
Si vous souhaitez en apprendre davantage sur les animaux, regardez un documentaire animalier montrant comment les animaux se comportent dans leur habitat naturel, ou regardez autour de vous ! Devenez un expert de la vie sauvage dans votre propre région, en observant les hérissons dans votre jardin ou les oiseaux qui volent au-dessus de votre tête.
À savoir
- Il y a plus de 10 000 zoos dans le monde entier.
- Les éléphants des zoos ont généralement moins de la moitié de la durée de vie de leurs congénères dans la nature.
- En France, entre 60 000 et 100 000 animaux sont détenus dans environ 300 zoos ou établissements assimilés selon le ministère de l’Ecologie (chiffres 2011).
- Sur 25 zoos français tirés au sort, 83 % des espèces détenues n’étaient pas des espèces menacées.