Progrès ! Les nouveaux règlements sur les tests en Chine devraient épargner la vie d’innombrables animaux
Mise à jour : 9 mars 2021
Le gouvernement chinois vient d’annoncer qu’il a créé une nouvelle voie pour des cosmétiques sans cruauté en Chine. Plus précisément, à partir du 1 mai, il permet aux entreprises de commercialiser la plupart des cosmétiques généraux importés (anciennement classés comme « cosmétiques à usage non spécial ») – tels que les shampoings, les gels douche, les rouges à lèvres, les lotions et le maquillage – sans devoir recourir aux tests sur les animaux habituellement requis.
C’est un grand progrès, mais cela ne signifie pas encore la fin de tous les tests sur les animaux. Les entreprises doivent prendre un certain nombre de mesures et demander à être exemptées des exigences en matière d’expérimentation animale pour les cosmétiques généraux importés. Les entreprises qui ne prennent pas ces mesures ou qui ne remplissent pas les conditions requises pour bénéficier de l’exemption seront toujours tenues de payer les tests sur les animaux pour leurs produits. En outre, les entreprises qui fabriquent des « cosmétiques spéciaux » (anciennement appelés « cosmétiques à usage spécial ») doivent toujours payer pour les tests sur les animaux. Les cosmétiques spéciaux sont ceux qui font des allégations fonctionnelles, telles que « teintures capillaires, produits de permanente, produits pour enlever les taches de rousseur et de blanchiment, écrans solaires, produits anti-chute de cheveux et cosmétiques revendiquant une nouvelle efficacité ». Ainsi, si la finalisation de la réglementation sur l’expérimentation animale dans le cadre du Règlement sur la surveillance et l’administration des cosmétiques (CSAR) est une étape enthousiasmante, les animaux utilisés dans les expériences ont encore besoin de notre aide.
Article original :
En 2012, PETA États-Unis a révélé que certaines entreprises qui refusaient auparavant l’expérimentation animale avaient secrètement commencé à payer le gouvernement chinois pour tester leurs produits sur des animaux afin de les vendre en Chine. Chaque année, les expérimentateurs soumettent des centaines de milliers d’animaux à des tests d’empoisonnement cruels et mortels au cours desquels ils sont gavés de produits chimiques, les produits sont étalés sur leur peau ou des substances sont versées dans leurs yeux.
Aujourd’hui, le gouvernement chinois prend de nouvelles mesures pour assouplir ses exigences en matière de tests sur les animaux pour les produits cosmétiques. Plus précisément, il est prévu que la Chine n’exigera plus que les cosmétiques à usage non spécial importés (comme les shampooings, les gels douche, les lotions et le maquillage) soient testés sur les animaux pour pouvoir être commercialisés dans le pays.
La Chine avait déjà supprimé l’obligation de test sur les animaux pour de nombreux produits fabriqués dans le pays, ce qui a permis à des marques comme Dove et Herbal Essences d’être répertoriées par PETA comme étant sans tests sur les animaux. Il est maintenant proposé de faire un autre grand pas en avant pour la fin de la cruauté.
Voici les détails de la réglementation chinoise sur les cosmétiques
En janvier 2020, le Conseil des affaires de l’État chinois a adopté un projet final très attendu de Supervision et réglementation des cosmétiques (Cosmetic Supervision and Regulation, CSAR), qui remplace la réglementation obsolète sur les cosmétiques. La publication finale de la loi et du texte d’application a été retardée en raison de la pandémie de COVID-19, mais le 29 juin 2020, le Conseil a publié la version finale du CSAR.
Toutefois, le texte ne demandait pas l’interdiction des tests sur les animaux, mais chargeait une autre agence gouvernementale, la China’s National Medical Products Administration, de formuler des détails spécifiques sur les exigences de la loi en matière de tests. Le 28 juillet 2020, l’agence a publié le projet de ces sous-règlements détaillés, qui sont actuellement soumis à l’analyse et aux commentaires du public.
Si elles sont adoptées, les règles à venir devraient permettre la vente de nombreux produits cosmétiques importés qui ne nécessiteront pas de tests sur les animaux. Si c’est le cas, nous nous réjouirons des progrès accomplis, comme nous l’avons fait avec chaque nouvelle mesure qui a permis d’éviter que des animaux ne soient empoisonnés lors de tests dans des laboratoires chinois.
Quelques informations sur le contexte : après que PETA ait appris, il y a huit ans, que des entreprises comme Estée Lauder, Mary Kay et d’autres ont payé pour des tests d’empoisonnement mortels sur des animaux en Chine, PETA États-Unis est passé à l’action. Face au constat que les scientifiques chinois connaissaient mal les nombreux tests non animaux disponibles, l’association a accordé deux subventions à l’Institut des sciences in vitro (IIVS) afin que ses experts scientifiques puissent se rendre en Chine pour offrir leur expertise et leurs conseils dans le but de remplacer les tests cruels et peu fiables sur les animaux par des méthodes non animales. La subvention de PETA États-Unis a également permis à l’IIVS de créer une coalition de sociétés de cosmétiques pour soutenir ses efforts. Depuis lors, l’IIVS et sa coalition ont fait de grands progrès.
Cela signifie-t-il que la Chine sera entièrement exempte de tests sur les animaux ?
Cela pourrait signifier des progrès enthousiasmants, mais cela ne signifie pas encore la fin de tous les tests sur les animaux en Chine. Les entreprises qui fabriquent des « produits à usage spécial » devront toujours payer pour ces tests. Les produits cosmétiques à usage spécial sont ceux qui ont des allégations fonctionnelles, notamment les teintures capillaires, les permanentes pour cheveux, les produits blanchissants, les produits solaires et les produits anti-chute de cheveux. Ainsi, bien que l’adoption du CSAR soit une étape importante, les animaux utilisés dans les expériences ont encore besoin de notre aide.
Que signifie la nouvelle réglementation chinoise en matière de tests pour les consommateurs ?
Nous savons qu’il peut être difficile de savoir quels produits sont fabriqués par des entreprises qui ne font pas de tests sur les animaux, mais vous pouvez vous fier à la liste Beauty Without Bunnies de PETA (en anglais). Cette base de données consultable en ligne comprend plus de 4 800 entreprises et marques compatissantes qui ne pratiquent de tests sur les animaux nulle part dans le monde.
Vous pouvez télécharger l’application Bunny Free ici – elle vous permet de rechercher des entreprises par leur nom et vous indique si elles pratiquent ou non des tests sur les animaux.
En faire plus pour aider les animaux utilisés dans les expériences
La meilleure façon de persuader les entreprises de cesser d’utiliser des animaux est de refuser d’acheter leurs produits et de leur écrire pour leur dire pourquoi vous n’utiliserez pas leur fard à paupières, leur détergent, leur shampooing etc.
En Europe, depuis 2013 aucun produit cosmétique « fini » n’est testé sur les animaux – cependant certains ingrédients qui composent ce produit final peuvent encore avoir été testés sur les animaux. Ceci parce qu’un ingrédient chimique ou naturel peut être concerné à la fois par la réglementation cosmétique mais également par la directive REACH qui régule les ingrédients de la chimie, et qui n’interdit pas les tests sur animaux pour les ingrédients à vocation autre que cosmétique.
Faites-en plus pour les animaux utilisés pour des tests de cosmétique en envoyant un message à la Commission européenne et l’Agence européenne des produits chimiques pour qu’elles imposent que les ingrédients des cosmétiques ne soient JAMAIS testés sur les animaux :