PETA États-Unis met Louis Vuitton en garde contre une éventuelle poursuite pour fraude à la consommation

PETA États-Unis met Louis Vuitton en garde contre une éventuelle poursuite pour fraude à la consommation

Une vidéo montre des ouvriers frappant et tuant des autruches les unes devant les autres chez un fournisseur de LVMH alors que ses dirigeants affirment que tous les animaux sont « élevés avec humanité »

PETA États-Unis a envoyé une lettre à Michael Burke, président et PDG de Louis Vuitton, lui demandant de cesser immédiatement de faire de fausses déclarations sur le traitement des animaux tués pour les produits de la marque.

Une enquête de PETA États-Unis portant sur les plus grandes sociétés d’abattage d’autruches au monde, dont une chez laquelle Louis Vuitton s’approvisionnait en cuir d’autruche au moment de l’enquête, a révélé que des ouvriers forçaient des autruches terrifiées à entrer dans des box d’assommages (entraînant la chute de nombreuses d’entre elles) avant de leur trancher la gorge, devant le regard impuissant des suivantes qui voyaient leurs compagnons de troupeau se faire tuer. Des ouvriers ont également été vus en train de frapper des autruches au visage au cours du transport. Depuis des décennies, PETA et ses affiliées internationales révèlent également que les animaux dans les élevages producteurs de fourrure sont électrocutés, matraqués, gazés et souvent écorchés vivants. Malgré la cruauté inhérente à ces industries, M. Burke a récemment déclaré : « Je peux garantir à 100 % que nos animaux sont élevés avec humanité. »

« On ne peut tout simplement pas frapper une autruche au visage ou lui trancher la gorge pendant que d’autres autruches la regardent « avec humanité » », déclare Mimi Bekhechi, porte-parole de PETA. « Louis Vuitton doit cesser de mentir aux acheteurs pour vendre des sacs et des ceintures, ou bien mieux encore : l’entreprise doit rejoindre Calvin Klein, Victoria Beckham, Diane von Furstenberg, Vivienne Westwood et Chanel en cessant complètement la fourrure et les peaux exotiques. »

PETA, dont la devise dit notamment que « les animaux ne nous appartiennent pas et [que] nous n’avons pas à les utiliser pour nos vêtements », s’oppose au spécisme, idéologie postulant une fausse supériorité de l’humain sur les autres animaux. Pour plus d’information, rendez-vous sur PETAFrance.com ou consultez les comptes de PETA France sur TwitterFacebook ou Instagram.

Veuillez trouver une traduction de la lettre en français ci-dessous : 

Le 7 décembre 2020
Michael Burke, Président-directeur général
Louis Vuitton

Cher M. Burke,
En tant que conseiller juridique de People for the Ethical Treatment of Animals (PETA) États-Unis, le plus grand groupe de défense des droits des animaux au monde, avec plus de 6,5 millions de membres et de sympathisants, je vous écris afin de vous demander de mettre immédiatement un terme à vos fausses affirmations selon lesquelles les animaux utilisés dans les produits Louis Vuitton « sont élevés avec humanité ». De telles représentations valent une action pour fraude à la consommation contre votre entreprise.

Vous avez plus précisément déclaré au Telegraph : « Main sur le cœur, je peux affirmer à 100 % que nos animaux sont élevés avec humanité. »  Malgré ce que vous assurez aux consommateurs, il n’existe aucun animal « élevé avec humanité » qui soit violemment tué ou écorché pour des produits Louis Vuitton. Vous savez sans doute que PETA a mis au jour la cruauté de l’industrie des peaux exotiques, y compris au sein de la chaîne d’approvisionnement de LVMH. Une enquête d’une affiliée de PETA portant sur les élevages de crocodile au Vietnam montre des dizaines de milliers de crocodiles dans de petits enclos en béton – certains plus étroits que la longueur de leur corps. L’enquêteur a appris que les animaux y étaient restés plus d’un an. LVMH est propriétaire majoritaire du groupe Heng Long, et LVMH a admis que le groupe s’approvisionnait en peaux dans ces fermes depuis des années.

De la même manière, une enquête de PETA États-Unis sur les plus grandes sociétés d’abattage d’autruches au monde, y compris un fournisseur de cuir d’autruche à Louis Vuitton, a révélé que des ouvriers forçaient des autruches terrifiées à entrer dans des box d’assommages (entraînant la chute de nombreuses d’entre elles) avant de leur trancher la gorge, devant le regard impuissant des suivantes qui voyaient leurs compagnons de troupeau se faire tuer. Des ouvriers ont également été vus en train de frapper des autruches au visage au cours du transport. Depuis des décennies, PETA et ses affiliées internationales révèlent également que les animaux dans les élevages producteurs de fourrure sont électrocutés, matraqués, gazés et souvent écorchés vivants.

Comme décrit dans le rapport ci-joint remis à LVMH en 2016, cette cruauté est la norme partout où des animaux sont tués à des fins humaines. Par ailleurs, les enquêtes de PETA sur les industries de la laine, du duvet et du cuir ont révélé à maintes reprises qu’il était utopique de penser que les certifications (lesquelles ne sont même pas exigées ni par Louis Vuitton, ni par LVMH pour tous les fournisseurs de leur chaîne) empêcheraient d’une quelconque manière des préjudices flagrants.

Vous pouvez aisément remédier à cela en retirant urgemment de vos offres toutes les peaux exotiques. De grands créateurs tels que Calvin Klein et Chanel l’ont déjà fait, ainsi que les revendeurs Nordstrom et Selfridges. Nous espérons que vous admettrez que votre positionnement sur la question est intenable et que, pour le moins, vous cesserez immédiatement de tenir des propos faux qui donnent une image erronée de la souffrance inhérente à la chaîne d’approvisionnement de votre entreprise.

Sincèrement,

Jared Goodman
Vice-président et directeur juridique adjoint pour le droit animal