De Sydney à New York des militants appellent Hermès à bannir le cuir exotique
Des militants de PETA États-Unis se sont rendus au magasin phare d’Hermès à New York, sur Madison Avenue, pour dénoncer la cruauté de l’industrie des peaux exotiques, un jour seulement après une confrontation lors de l’assemblée annuelle des actionnaires de la société. Revêtus de combinaisons hazmat et de masques à gaz, ils brandissaient des pancartes en forme de sacs Kelly sur lesquels était inscrit le message « Prévenez les pandémies : interdisez les peaux exotiques ».
L’action fait suite au refus de la marque de répondre à une question posée lors de son assemblée des actionnaires mardi par PETA États-Unis, actionnaire de l’entreprise, au sujet de sa vente de peaux exotiques et de ses projets de construire le plus grand élevage intensif de crocodiles en Australie. PETA Australie a également récemment interpellé la marque par le biais d’actions menées devant ses boutiques à Sydney, Melbourne et Brisbane.
Peaux exotiques : cruauté assurée
PETA est devenu actionnaire d’Hermès pour la première fois en 2015, après avoir publié une enquête sur les élevages de crocodiles et d’alligators au Zimbabwe et au Texas, qui a révélé les conditions effroyables dans lesquelles les animaux étaient élevés et tués avant que leurs peaux ne soient envoyées aux tanneurs appartenant à Hermès. Les images bouleversantes de l’abattage des animaux exotiques dont les peaux sont transformées en accessoires « de luxe » montrent des ouvriers tranchant la colonne vertébrale des reptiles et leur arrachant la peau alors qu’ils étaient encore vivants. Cette méthode de mise à mort est avérée comme étant inhumaine et des experts ont démontré que les crocodiliens restent conscients pendant plus d’une heure après s’être fait sectionner la moelle épinière. En 2016, PETA a diffusé des images choquantes d’un fournisseur de cuir d’autruche à Hermès.
PETA souligne que c’est l’exploitation d’animaux sauvages en captivité dans des conditions insalubres qui a donné naissance à la COVID-19 et que ces pratiques risquent de faire émerger de futures pandémies. Des experts de la conservation et de la santé – dont les Nations unies et l’Organisation mondiale de la santé – ont souligné la « relation brisée de l’humanité avec la nature » et ont averti que la prochaine pandémie pourrait provenir de l’industrie de la mode. Le fait de confiner des animaux sauvages malades et stressés au même endroit augmente le risque de zoonoses. Tout comme un « marché humide » d’où proviendrait la COVID-19, de telles exploitations créent un terrain propice au développement d’agents pathogènes, tels que la salmonelle, l’E. coli et le virus du Nil occidental, dont on a constaté que les crocodiliens étaient porteurs et pouvaient les transmettre aux humains.
Le travail interne de PETA : un activisme actionnarial à l’assemblée annuelle d’Hermès
Hier, au cours de l’assemblée annuelle de la société, PETA États-Unis avait prévu de demander à la société de se débarrasser des peaux d’alligators, de crocodiles, d’autruches et de tous les autres animaux exotiques. La question était simple : Quand est-ce-que Hermès rejoindra des marques comme Chanel, Jil Sander et Vivienne Westwood, en interdisant l’utilisation de peaux exotiques dans ses collections ? Mais les dirigeants ont refusé de répondre à notre question.
Bien que PETA se réjouisse qu’Hermès ait commencé à suivre l’exemple d’autres créateurs en introduisant des matériaux plus respectueux des animaux, comme le cuir de champignon, nous continuerons à presser l’entreprise de bannir les peaux exotiques et d’abandonner immédiatement les plans de construction de ce qui serait la plus grande ferme industrielle de crocodiles d’Australie, qui pourrait contenir jusqu’à 50 000 animaux.
Un modèle commercial durable et éthique ne peut tout simplement pas inclure l’élevage, le confinement, la mise à mort et la transformation de dizaines de milliers de crocodiles, d’alligators et d’autruches sensibles chaque année.
Agissez pour les animaux !
Il n’est pas nécessaire de tuer des animaux pour avoir un look qui tue. PETA demande à Hermès de suivre le bon exemple des nombreux créateurs qui se tournent vers des matières innovantes, éthiques et durables et relèguent au passé les peaux d’animaux torturés.
Prenez la défense des crocodiles, qui sont des animaux curieux et sensibles qui ne demandent qu’à être laissés tranquilles pour nager librement, construire des nids et protéger leurs petits. Leur refuser la liberté, ainsi qu’à d’autres animaux, c’est soutenir le spécisme, et nous avons besoin de votre aide pour y mettre fin. Cela ne vous prendra qu’une minute depuis votre téléphone ou votre ordinateur !