PETA au salon Who’s Next pour parler des alternatives véganes dans la mode
Who’s Next est le salon international leader de la mode féminine en Europe, qui réunit, deux fois par an à Paris, environ 50 000 visiteurs. Cette année, PETA France était invitée pour participer à une table ronde sur le thème « Matières durables et éco-responsables dans la mode : les alternatives véganes et végétales ».
L’industrie de la mode se transforme, mais de nombreux progrès restent à fournir pour tendre vers davantage d’éthique et de responsabilité environnementale. Les intervenants ont donc discuté des matières utilisées qui sont les plus nocives pour la santé humaine, les animaux et l’environnement, ainsi que des maltraitances majeures subies par les animaux exploités dans les filières textiles et notamment du cuir.
Les animaux, premières victimes de la mode
Chaque année, des millions d’animaux sont tués pour l’industrie de la mode ; et peu importe d’où les vêtements proviennent, c’est une souffrance incommensurable qui accompagne chaque article en cuir, en fourrure, laine, duvet, peau exotique… Prenons l’exemple du cuir.
La majorité des animaux tués pour le cuir ne connaissent que l’élevage intensif, avec sa promiscuité et ses privations extrêmes (marquage au fer rouge, castration à vif, coupe de la queue, écornage, le tout généralement sans soulagement de la douleur). Notons également qu’une grande partie du cuir provient de pays en développement comme l’Inde et la Chine, où les lois de protection animale sont soit inexistantes soit non appliquées. Au Bangladesh et en Inde, une enquête de PETA Asie a encore révélé que les travailleurs cassaient souvent la queue des vaches et leur frottaient les yeux avec des piments et du tabac afin de les forcer à continuer à marcher après qu’elles se soient effondrées d’épuisement pendant le voyage vers l’abattoir. Ensuite, elles sont généralement écorchées alors qu’elles sont encore vivantes, et conscientes.
Le cuir est produit à partir de la peau d’animaux, vaches, porcs, chèvres, moutons, reptiles, mais il peut également être fabriqué à partir de chiens et de chats comme l’ont montré des enquêtes. Le cuir n’étant souvent pas étiqueté ou intentionnellement mal étiqueté, il est généralement impossible de dire dans la peau de qui vous êtes, et d’où celle-ci provient. Les recherches montrent par exemple qu’une grande partie du cuir dit italien que vous voyez vanté par les marques de luxe est en fait produit au Brésil – l’étiquette « made in Italy » ne faisant référence qu’au lieu d’assemblage.
La production de cuir est un danger pour la santé et l’environnement
La production de cuir n’est pas seulement cruelle pour ces animaux. Dans les tanneries du Bangladesh, les travailleurs, y compris des enfants de 13 ans à peine, effectuent des tâches dangereuses comme le trempage des peaux dans des produits chimiques toxiques, l’utilisation de couteaux pour couper les peaux et le fonctionnement de machines lourdes. Selon l’OMS, 90% de tous les travailleurs du cuir du Bangladesh meurent avant l’âge de 50 ans en raison de leur exposition à des produits chimiques toxiques.
En effet, afin d’éviter qu’il ne se décompose dans l’armoire de l’acheteur, le cuir est chargé de produits chimiques : sels minéraux, formaldéhyde, dérivés de goudron, colorants à base de cyanure et autres substances dangereuses sont quotidiennement utilisés lors du processus de tannage. Les eaux usées et les déchets sont souvent relâchés dans les rivières, provoquant des ravages sur nos écosystèmes et les communautés qui vivent à proximité des tanneries. Cette pollution majeure est particulièrement courante dans les régions dépourvues de normes strictes de protection de l’environnement, qui sont aussi les principales régions où le cuir est tanné.
La production de bétail est en outre l’une des principales causes des pires problématiques environnementales de la planète : elle joue un rôle dans le dérèglement climatique, la dégradation des sols, la pollution de l’air et de l’eau et la perte de biodiversité. Une grande partie du cuir provient d’Amérique du Sud, où l’Amazonie continue d’être détruite pour faire des pâturages pour le bétail. Selon l’université de Yale, 80 % de la déforestation en Amazonie sont dus à l’élevage de bétail, et le Brésil est l’un des principaux exportateurs de produits bovins comme le cuir, avec plus de 200 millions de têtes de bétail.
Comment s’assurer que des produits sont bien végans et durables ?
Selon le rapport Pulse of the Fashion Industry, le cuir est parmi les matières textiles les plus nocives pour l’environnement, avec un impact deux fois supérieur à celui de matières comme l’acrylique ou le polyester. Heureusement, il existe de plus en plus d’alternatives au cuir animal, telles que le liège, le cuir de pommes, d’ananas, de champignon, de kombucha, de raisins et de déchets de production du vin.
Soyez attentif aux étiquettes, et cherchez le label « PETA-Approved Vegan » ou la mention « végan ». Si vous ne voyez pas de label végan, cherchez des mots clés comme « faux cuir », PU ou matériaux « artificiels ».
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Si cet article vous a donné envie de remiser vos vêtements, chaussures et accessoires faits avec la peau d’animaux, allez plus loin en agissant pour que la marque Levi’s remplace immédiatement les peaux animales qu’elle utilise par du cuir végan :