Lolita, l’orque la plus solitaire au monde, est morte
Lolita est morte. Après plus de 50 ans passés dans un bassin exigu, sa misérable existence au Seaquarium de Miami a pris fin.
Au début de l’année, lors d’une conférence de presse tenue à Miami le 30 mars, le Miami Seaquarium a annoncé son intention de relâcher Lolita (alias « Tokitae », « Toki » ou « Sk’aliCh’elh-tenaut ») dans un sanctuaire côtier de l’État de Washington.
Cette annonce faisait suite à une campagne massive menée par les entités de PETA – y compris plusieurs procès intentés par PETA États-Unis au nom de Lolita – ainsi qu’à la campagne menée par les habitants et des célébrités locales, qui ont sensibilisé l’opinion publique à son sort par des dizaines de manifestations, et au partenariat de The Dolphin Company avec les Amis de Toki. Bien que le projet n’ait jamais abouti, il a été rendu possible grâce à la générosité du philanthrope Jim Irsay, propriétaire et directeur général de l’équipe de football américain des Indianapolis Colts.
La capture de Lolita
Lolita avait environ 4 ans lorsqu’elle a été arrachée à sa famille et à l’océan au cours de la plus grande capture d’orques sauvages de l’histoire. Elle ne pouvait pas savoir qu’elle passerait les cinquante prochaines années dans le plus petit bassin d’orques du monde, sans jamais revoir sa famille.
En 1970, des équipes ont utilisé des hors-bord, des avions et des explosifs pour enfermer toute la communauté d’orques résidentes du sud – qui comptait 80 membres – dans une crique étroite. Quatre d’entre eux se sont noyés et sept jeunes ont été enlevés et vendus à des aquariums du monde entier. Le Miami Seaquarium a évalué la vie de Lolita à 6 000 dollars.
Sur les sept orques capturées, Lolita était la dernière survivante. L’orque supposée être sa mère, qui serait toujours en train de nager dans la nature, lui a probablement survécu.
Terrell C. Newby, Ph.D.
D’abord baptisée « Tokitae », Lolita a souffert dans un bassin plus petit que tous les autres jamais utilisés pour emprisonner une orque à vie. Ce transfert n’était pas seulement cruel, il était aussi illégal, conformément à la loi fédérale américaine sur le bien-être des animaux (Animal Welfare Act). Le projet de la transférer dans un sanctuaire côtier est arrivé bien trop tard, et elle a dépéri dans sa prison infernale jusqu’au jour de sa mort.
Sa vie solitaire
Pendant plus de 50 ans, Lolita n’a rien vu d’autre que les murs de béton qui l’entouraient. Son seul compagnon fut Hugo, un autre orque malheureux qui avait été capturé dans un filet et enlevé lors des rafles. Il se révoltait contre la captivité, se frappant régulièrement la tête contre les murs, et se coupa même gravement lors d’un épisode où il brisa la vitre d’une fenêtre d’observation. Finalement, en 1980, il a heurté la paroi du bassin si violemment qu’il en est mort. Le rapport officiel indique qu’il est mort d’un anévrisme cérébral. Hugo avait pris des mesures radicales pour mettre fin à ses souffrances, mais Lolita s’est retrouvée seule.
Pendant des décennies, Lolita a exécuté ses tristes et désolants tours. Elle a appelé sa famille perdue, en utilisant le dialecte propre à son groupe. Les orques ont une très grande mémoire, et elle pensait sans doute à sa famille ou regrettait le temps où elle pouvait nager librement et plonger en profondeur.
Proche de la liberté
Lorsque la famille des orques résidentes du Sud de Lolita a été classée comme étant en danger, le gouvernement américain l’a exclue des protections prévues par l’Endangered Species Act (loi sur les espèces en danger). À la suite d’un procès, le gouvernement a accepté une pétition officielle présentée par PETA États-Unis, l’Animal Legal Defense Fund et l’Orca Network, selon laquelle Lolita ne pouvait pas être exclue de la classification de sa famille au titre de cette loi. D’autres actions en justice intentées par ces groupes ont démontré que son bassin n’atteignait même pas la taille minimale requise par la loi fédérale. Il était enfin prévu de la renvoyer dans l’océan, mais elle n’y est pas parvenue.
Les orques ont encore besoin d’aide
Il est trop tard pour Lolita, mais pas pour les autres orques captives. Rendez hommage à Lolita en refusant d’acheter un billet d’entrée dans un parc marin.
PETA demande à Parques Reunidos de mettre à la retraite les orques Wikie, Inouk, Moana et Keijo. Rejoignez-nous en envoyant un message au parc marin dès maintenant :