La Commission européenne va-t-elle agir efficacement pour mettre fin aux expériences sur les primates ?
Chaque année dans l’Union européenne, environ 10 000 primates non-humains sont utilisés dans le cadre d’expériences. Ces tests sont terrifiants et souvent douloureux pour les animaux. Mais il se pourrait que l’on décide de planifier leur interdiction.
La Commission européenne a demandé une évaluation de l’opinion scientifique selon laquelle il serait réellement « nécessaire » d’utiliser des primates dans la recherche biomédicale ainsi que pour la production et les essais de produits et de dispositifs.
Le dernier avis en date sur le sujet a été produit en 2009 par le Scientific Committee on Health and Environmental Risks. Il établit des restrictions sur les types d’interventions qui peuvent être effectuées sur des primates. Désormais, dans le cadre de l’obligation légale d’évaluation du bien-fondé des expériences sur les animaux, la Commission européenne passe en revue ces recommandations. Cette fois-ci, nous l’appelons à aller plus loin et à s’engager à mettre un terme aux expériences sur tous les primates.
Au début de cette année, le parlement des Pays-Bas a adopté une motion pour planifier l’arrêt des expériences sur les primates, et à s’orienter au contraire vers le développement de méthodes de test éthiques et sans animaux. Il n’y a aucune raison pour que le reste de l’UE ne prenne pas la même décision.
Les expériences sur des animaux sensibles et intelligents comme les primates non-humains sont indéfendables, à la fois moralement et scientifiquement. Ces animaux naissent parfois en laboratoire, ou bien sont élevés dans des élevages intensifs sordides dans des pays comme le Cambodge, la Chine et l’Indonésie où des animaux capturés dans la nature sont utilisés comme animaux reproducteurs. Ils peuvent passer des années, enfermés dans des cages de laboratoires dépourvues d’accessoires, bien loin de leur habitat naturel et de tout ce qui, pour eux, est naturel et important. Ils sont souvent séparés de leur famille ou d’autres membres de leur espèce et peuvent être utilisés comme sujets pour des interventions effrayantes et pénibles, au cours desquelles on leur fait ingurgiter des médicaments de force, on leur inocule des maladies mortelles et on leur perce des trous dans le crâne.
Malgré cela, la recherche a montré que les animaux sont rarement de bons modèles du corps humain. Une étude récente a noté que « les données recueillies sur le singe ne débouchent pas facilement sur des progrès dans la médecine clinique sur les humains ».
Il n’y a pas de justification scientifique à la règlementation actuelle qui impose, par exemple, que les nouveaux médicaments doivent être testés sur de grands mammifères. Le TGN1412 est un exemple parlant… et grave. Ce nouveau médicament a été déclaré sûr sur les macaques, à qui on avait administré une dose 500 fois supérieure à celle destinée aux humains. Or il a provoqué des défaillances d’organes et des blessures qui ont défiguré six humains qui participaient aux essais cliniques. Ce n’est que l’une des nombreuses fois où les expériences sur les singes ont produit des résultats non fiables ou trompeurs.
Il existe d’autres moyens – meilleurs – pour développer de nouveaux médicaments et traitements, comme la recherche épidémiologique, les tissus humains, la recherche sur les cellules, sur les cadavres, sur des simulateurs haute-fidélité de patients humains et sur les modèles informatiques. Ils sont souvent plus efficaces et précis que les tests sur les animaux, et ils sont éthiquement acceptables. Les scientifiques européens devraient y concentrer leurs efforts au lieu de réaliser des expériences cruelles et archaïques sur les primates.
Vous pouvez agir
Cette évaluation est pour nous une opportunité de montrer à la Commission européenne que les Européens sensibles au sort des animaux veulent que ces tests cruels prennent fin. Rejoignez notre campagne !