Celebrez Yom Kippour avec compassion
Yom Kippour, également appelé le Jour du Grand Pardon, est une fête juive durant laquelle on réfléchit sur ses péchés pour tenter de les expier. C’est l’occasion de faire le point sur sa vie et de reconnaître le potentiel qu’il y a pour un renouveau. Comment le fait d’être végan s’inscrit-il dans cette sainte fête ? Bien que cela soit bénéfique également, cela va plus loin que le simple fait d’ajouter un plat végan au dîner festif. Le véganisme, c’est également une question de responsabilité individuelle. En se penchant sur les implications qu’ont nos actes, nous pouvons réaliser à quel point nos choix de consommation ont un effet sur l’environnement, notre santé, la faim dans le monde, et des milliards d’animaux.
Se défaire du cuir pour Yom Kippour – et le reste de l’année
Un des rituels les plus poignants lors de Yom Kippour est l’interdiction de porter du cuir. Plusieurs facteurs l’expliquent. Certains la prêtent à une démonstration d’humilité s’opposant à l’indulgence associée au cuir. Cette interdiction sur le port du cuir ne se limite pas à Yom Kippour cependant. La prière de Shehecheyanu récitée pour marquer un évènement spécial, et la salutation « Tit’hadesh » (un mot hébreu qui invite les gens à « bien profiter des objets qu’ils viennent d’acheter ») ne sont pas utilisées lorsqu’une personne portent des chaussures en cuir ou un vêtement de fourrure, car la production de ces articles a eu pour résultat de prendre une vie animale (Orah Hayim, 223 :6 code du droit juif, vol. 2).
L’on ne devrait pas porter des chaussures en cuir lors de Yom Kippour car on ne peut pas demander la bienveillance sans la mettre en pratique soi-même. Comme le déclare le rabbin Moïse Isserlès, appelé le « Rem’ ‘a » : « Comment peut-on porter des chaussures en cuir, un article vestimentaire pour lequel un être vivant est tué, le jour de Yom Kippour, qui est une occasion de rendre grâce et d’étendre notre compassion ? ». Pourquoi fêter une nouvelle année en tuant un animal qui ne la vivra jamais ? Tout comme la loi du Cacherout interdit de boire du lait (qui nourrit le jeune veau) et de manger de la viande (sa mère abattue) ensemble lors du même repas, il est contradictoire de célébrer la vie au détriment de celle d’un autre.
Demander pardon pour ses pêchés passés, sans les répéter
Lorsque le célèbre écrivain Isaac Bashevis Singer s’est vu demandé pourquoi il était végétarien, il a répondu : « Je suis végétarien pour des raisons de santé : la santé des poules ». Cela nous amère à un des principes les plus puissants de Yom Kippour : l’acte de se repentir – Techouva – et de demander pardon. Nous devrions demander pardon non seulement pour pacifier notre propre conscience, mais également pour nous aider à évoluer et à agir de manière plus bienveillante envers les autres. Nous devrions examiner notre comportement à l’égard des autres et changer nos habitudes néfastes. Après que l’écrivain juif Franz Kafka soit devenu végétarien, il s’est exprimé, tout en observant un poisson dans un aquarium, « maintenant je peux vous regarder en paix. Je ne vous mange plus ». L’acte de Techouva ne consiste pas seulement à apaiser notre conscience ou à expier nos pêchés, mais bien à transformer notre comportement pour aider à propager la paix dans le monde. Selon le Talmud, sauver une vie équivaut à sauver le monde entier. Être végan est une manière formidable de le faire. Bon Kippour à tous les croyants !