Journée mondiale de l’océan : la solution est dans l’assiette
Le 8 juin marque la journée mondiale de l’océan, l’occasion d’encourager des solutions concrètes pour un océan plus sain.
L’océan est un véritable poumon, nous fournissant 70% de l’oxygène qui nous est vital et absorbant 2.2 milliards de tonnes de C02 chaque année. Il abrite surtout des écosystèmes interconnectés et fragiles, composés de centaines de milliers d’espèces marines. Seulement 274 000 espèces ont été recensées jusqu’à maintenant, mais des experts estiment qu’il en existe bien plus dans les profondeurs qui n’ont pas encore été découvertes.
Nous n’avons qu’une vision très parcellaire du monde océanique et de ses habitants, mais une chose est certaine : notre mode de consommation irresponsable nuit à ce précieux milieu et il est grand temps d’agir en conséquence.
Le fléau de la pêche
Cette année, l’ONU a choisi de mettre l’accent sur la pollution par le plastique. En effet, c’est une question d’importance majeure. Ce sont 8 millions de tonnes de plastique qui se retrouvent dans les océans chaque année, détruisant cet environnement marin et tuant 1 million d’oiseaux de mer et 100 000 mammifères marins par an. Ces chiffres sont choquants, mais ceux liés à la pêche le sont encore plus : Le nombre de poissons décimés chaque année par l’industrie de la pêche est si important qu’il est quantifié en poids et non en chiffre. Ces individus sensibles et intelligents, affectueux et attentionnés envers leurs congénères, sont réduits à une masse de chair quantifiée en tonnes.
Les estimations varient, mais selon la FAO, ce sont 91,6 millions de tonnes de créatures marines qui sont capturés chaque année. Il faut ajouter à cela entre 13 et 28 millions de tonnes pêchées de manière illégale ou non déclarée.
Et cela n’inclut même pas les animaux d’espèces non ciblées, pêchés par erreur (le « bycatch ») et rejetés à la mer morts ou mourants. Des dauphins, phoques, requins, crabes, tortues de mers et même des oiseaux marins…
Parce que les humains dépouillent les océans de milliards de poissons chaque année, les populations chutent de façon drastique et de nombreuses espèces sont proches de l’extinction. La pêche intensive fait aussi d’incalculables ravages sur l’environnement marin : Les gigantesques chalutiers munis de filets de la taille d’un terrain de football détruisent les coraux, la flore des fonds marins et raclent tout sur leur passage.
Comme l’indique si justement le site de l’ONU : « Les créatures marines sont fascinantes et méritent d’être protégées ».
Cela comprend une protection contre les déchets plastiques, mais également contre la tuerie en masse qu’environ mille milliards d’entre eux subissent chaque année.
En 2050 il y aura plus de plastique dans l’océan que de poissons, selon certains experts. Mais cela n’est pas seulement dû à une augmentation du plastique dans l’océan, mais aussi à la décimation des poissons pêchés pour la consommation. Selon plusieurs études, en 2050 toujours, la pêche intensive aura exterminé les population marines.
La solution est simple, et elle est dans notre assiette
« Nous devons cesser de tuer les poissons » a déclaré l’océanologue célèbre Dr Sylvia Earle.
En plus des conséquences de la pêche sur l’environnement marin, il s’agit de la mise à mort d’êtres que l’on sait sensibles, intelligents, affectueux et attentionnés envers leurs congénères.
Comme le déclare le Dr Sylvia Earle : « Chacun de ces poissons est un individu à part entière ».
Elle rappelle également que les découvertes de ces dernières années sur les capacités cognitives et les liens sociaux dont font preuve les poissons et d’autres espèces marines sont fascinantes et devraient nous encourager à les protéger, plutôt que de les massacrer.
Le fait de consommer du poisson n’est qu’un choix pour nous, mais c’est une question de vie ou de mort pour eux.
L’élevage, le changement climatique, et son effet sur les océans
Le fait que l’océan absorbe environ 25 % des rejets de CO2 dû aux activités humaines a un prix : son acidification. De plus, l’augmentation de la température de l’eau menace les organismes marins et l’équilibre délicat qui permettent à leurs écosystèmes de fonctionner.
Quel rapport avec notre alimentation carnée (et à base de produits laitiers) ? L’élevage est responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre, ou plus que les émissions directes du secteur des transports. Les émissions sont dues majoritairement à l’élevage des ruminants : produire 1 kg de protéines sous forme de viande de bœuf émet en moyenne 290 kg d’éq. C02.
Changer notre mode de consommation est vital
Ainsi, pour réellement protéger les océans, il est bien entendu essentiel de réduire la pollution par le plastique, mais il est également vital de mettre un terme à notre consommation d’espèces marines et cesser d’élever les espèces terrestres pour la nourriture, pour se tourner à la place vers une alimentation végétale, bien plus respectueuse des océans, de la planète et de ses habitants.