Étiquettes : Savez-vous ce que vous portez ?
Rebecca a 8 ans, et elle adore étiqueter des choses. Mais lorsqu’elle a essayé de coller une étiquette sur sa ceinture en cuir, elle s’est heurtée à quelques difficultés…
Notre nouvelle vidéo réalisée en collaboration avec Catsnake Film met en lumière ce que l’étiquette ne nous dit pas quand il s’agit du cuir.
Lisez ce qui suit pour en savoir plus sur l’origine du cuir et pour savoir comment faire des achats sans cruauté.
Les animaux | La cruauté | L’environnement | Acheter sans cruauté | S’impliquer
Les animaux
Portez-vous la peau d’une vache ? D’un bébé chèvre ? D’un cheval ? D’un cochon, d’un kangourou ou même d’un chien ?
Quasiment tous les types d’animaux sont tués pour leur peau quelque part dans le monde. Les chiens sont battus à mort en Chine pour la fabrication de gants qui sont ensuite vendus en Occident. Des bébés chèvres sont bouillis vivants pour des gants de chevreau. Et beaucoup d’animaux d’espèces menacées sont chassés et tués illégalement pour leur peau.
Parce qu’il n’existe aucune législation contraignant les entreprises à indiquer sur l’étiquette de quels animaux sont faits leurs articles, vous – consommateur – n’avez aucun moyen de savoir la peau de qui vous portez.
Par ailleurs, étant donné la complexité et le manque de traçabilité de la chaîne internationale d’approvisionnement, nous sommes quasiment certains que les entreprises ignorent souvent elles aussi le type de peau qu’elles vendent. Par conséquent, il vous est impossible en tant que consommateur de faire le lien entre l’article tel qu’il est présenté en magasin et l’animal qui portait cette peau auparavant.
La cruauté
D’une certaine façon, cela ne change rien de savoir quel animal est mort pour votre ceinture, votre sac ou vos chaussures en cuir. Peu importe son espèce, vous pouvez être certain qu’il a souffert.
La plupart du cuir disponible dans le monde vient de pays comme le Bangladesh ou la Chine, où il n’existe pratiquement pas de lois pour protéger le bien-être des animaux tués pour leur peau.
Avant d’être transformés en ceintures et en sacs, beaucoup d’animaux subissent toutes les horreurs de l’élevage industriel, comme le confinement extrême dans des cages ou des enclos insalubres, la castration à vif, les infections chroniques et les maladies provoquées par le surpeuplement extrême.
Au Bangladesh et en Inde, les vaches sont forcées à marcher sur des kilomètres au cours d’un voyage harassant vers l’abattoir. Au cours de ces « marches de la mort », elles peuvent être battues, se voir frotter du tabac dans les yeux ou se faire briser la queue pour les forcer à continuer de marcher. À l’abattoir, les méthodes de mise à mort sont généralement barbares et douloureuses.
Et le cuir n’est pas un sous-produit de l’élevage. En règle générale, la peau des animaux rapporte plus que leur chair ; donc la demande de cuir motive en grande partie l’abattage et par conséquent la cruauté envers les animaux.
L’environnement
Lorsque l’on s’intéresse au cuir, il n’y a pas que la chaîne d’approvisionnement qui est trouble. L’eau l’est également, au sens premier du terme.
Comme n’importe quelle partie d’un cadavre, la peau des animaux se décompose naturellement à moins d’être traitée avec de lourds et puissants produits chimiques. Mais le procédé de tannage fait payer un lourd tribut à l’environnement et, dans de nombreux cas, aux travailleurs faiblement rémunérés qui sont en contact avec ces produits chimiques toxiques.
Les sels minéraux, le formaldéhyde, les dérivés du goudron de houille, les teintures à base de cyanure et d’autres substances dangereuses utilisées au cours du processus de tannage sont souvent rejetées dans les rivières ou les champs alentours, provoquant une pollution des eaux et des sols qui affecte la santé des populations locales.
Les enquêtes dans la filière du cuir au Bangladesh et en Inde ont révélé que des travailleurs – dont certains n’avaient que 10 ans – se tenaient pieds nus dans des effluents de chrome et manipulaient des acides et des décolorants cancérigènes sans équipements de sécurité adéquats. Comme l’on pouvait s’y attendre, une grande proportion de ces employés de tannerie meurent avant d’avoir 50 ans.
Plus que toute autre chose, le cuir n’est assurément pas une option respectueuse de l’environnement. En fait, c’est même l’une des industries les plus polluantes du monde.
Acheter sans cruauté
Quand vous achetez des articles en cuir, il y a une seule étiquette en laquelle vous pouvez avoir confiance : celle qui indique « végan ».
On n’a pas besoin de tuer des animaux pour leur peau. Vous pouvez désormais acheter de belles chaussures résistantes fabriquées à partir de matières comme le liège, les algues, l’écorce d’arbre, les feuilles d’ananas, les bouteilles en plastique recyclées, les microfibres (qui laissent respirer) et les matières synthétiques.
À la vue de ces innovations à la pointe de la mode, il est évident que porter la peau d’animaux n’est pas seulement contraire à l’éthique, mais c’est aussi d’une triste banalité.
Vous pouvez facilement trouver des chaussures, des vestes, des sacs et des ceintures sans animaux dans les magasins, les boutiques en ligne ou auprès de marques de créateurs. Pour vos inspirations de shopping, vous pouvez vous découvrir les collections en ligne de Stella McCartney, Good Guys Don’t Wear Leather, Bourgeois Bohème ou encore Noah mais aussi des magasins comme Esprit, ASOS, H&M ou Chaussea.