La ville de Paris dit au revoir aux cirques exploitant les animaux sauvages !
Alors que le gouvernement affirme depuis des semaines qu’il y aura bientôt de grandes annonces sur la question du bien-être animal, la ville de Paris a pris les devants en adoptant à l’unanimité une délibération lors du Conseil de Paris hier soir. Elle souhaite que d’ici 2022 les cirques avec animaux sauvages ne puissent plus se produire dans la capitale !
Pénélope Komitès, adjointe à la maire de Paris chargée des espaces verts, de la nature et de la biodiversité, a ainsi déclaré : « Nous pouvons collectivement nous féliciter de cette décision qui correspond à une avancée sociétale souhaitée par tous les Français. » La ville souhaite aussi interpeller l’État afin qu’il « prenne position sur un arrêt des spectacles avec animaux sauvages à un horizon rapproché. »
Cette décision était demandée depuis des années par les associations de défense des animaux, dont PETA, et Pamela Anderson avait même écrit à la maire de Paris pour lui demander « de mettre en œuvre une politique mettant fin à l’installation des cirques détenant des animaux sur le territoire public de Paris. »
Autre bonne nouvelle en ce sens : la ville de Tours a également adopté cette semaine un vœu d’interdiction des cirques avec animaux sauvages après avoir été contactée par PETA.
Une décision arrangeante pour les cirques
La Ville de Paris ne délivre déjà plus de nouvelles autorisations d’occupation temporaire aux cirques itinérants ayant des numéros avec animaux sauvages depuis 2017. Cette mesure concerne donc les 3 cirques déjà autorisés dans la ville de Paris et qui ont encore des animaux sauvages, à savoir le Cirque d’Hiver-Bouglione, le Cirque Pinder et Alerte Gruss.
Durant la période transitoire, la ville propose un accompagnement à ces établissements pour les aider dans leur reconversion. « Le cirque Pinder-Jean Richard a déjà signé une convention avec la mairie » rapporte Mme Komitès. Celui-ci entame donc une transition vers la fin de la présence d’animaux sauvages dans son établissement avec le soutien financier de la mairie. Les animaux, eux, devront été mis à la « retraite […] dans des conditions adaptées à leurs besoins et respectant leur bien-être. »
Le cirque Arlette Gruss n’a pas encore signé la convention et est dans l’attente des propositions du gouvernement, mais son contrat d’occupation de terrain prend fin en 2020. Le cirque Bouglione quant à lui, étant propriétaire de son terrain (le Cirque d’Hiver) il ne serait pas légalement obligé de se soumettre à ce souhait de la mairie.
Les animaux n’ont pas à souffrir pour notre divertissement
Il est indéniable que les animaux sauvages souffrent en captivité. La Fédération des vétérinaires d’Europe estime d’ailleurs que :
« Les besoins des mammifères sauvages ne peuvent être satisfaits dans un cirque itinérant, en particulier quant aux conditions de vie et à la possibilité d’exprimer des comportements normaux. »
Les animaux dans les cirques passent la grande majorité de leur vie dans des cages, des enclos ou des remorques de camion, ou entravés par des chaînes. De nombreux animaux développent des troubles graves qui se manifestent par des comportements névrotiques et répétitifs : les éléphants se balancent sans cesse, les félins tournent en rond, les singes sautillent sur place, les girafes lèchent les murs, d’autres mordillent les barreaux… Les cirques animaliers sont le lieu d’une intense détresse qui dure toute la vie des prisonniers.
Ces êtres sensibles et intelligents subissent également des méthodes de dressage parfois violentes et terrifiantes (menaces, privations, coups, chocs électriques) pour les contraindre à exécuter des numéros qui n’ont aucun sens pour eux.
Une interdiction nationale nécessaire des cirques avec animaux sauvages
Avec cette décision, la ville de Paris espère donc faire cesser les numéros avec animaux sauvages d’ici trois ans, en fournissant en contrepartie des aides financières. Cependant, comme plus de 380 autres communes qui ont exprimé le souhait de ne plus accueillir ces cirques, la Ville Lumière attend qu’une réglementation nationale mette un terme à ces pratiques.
En effet, en l’état de la législation en vigueur il est difficile pour une municipalité d’interdire à un cirque de se produire avec des animaux sauvages. Cependant, cela reste un message fort de la part d’une ville comme Paris contre cette exploitation. 42 pays dans le monde, dont 22 au sein de l’Union Européenne, ont interdit les animaux sauvages dans les cirques, et la population française est favorable à 72% à une interdiction des cirques exploitant des animaux sauvages. Il est urgent et essentiel qu’une loi soit votée au niveau national.
Agissez pour une interdiction nationale des cirques exploitant des animaux sauvages en ajoutant votre nom à notre pétition :