Des cirques-prisons s’en prennent physiquement aux militants pour les animaux
Installé illégalement à Combs-la-Ville, le cirque animalier Europa Circus Show aurait envoyé ses gros bras samedi dernier pour frapper les militants pacifiques de l’association CCEA qui informaient les spectateurs sur les souffrances des animaux prisonniers. L’association raconte :
À peine arrivée nous avons été pris à partie et menacés avant même que nous ayons pu nous installer. Plusieurs militants menacés dont un qui a échappé de justesse à un traquenard où un circassien tentait de le mettre à l’écart se faisant passer pour un patron de boulangerie. Un autre s’est fait cogner dessus par un circassien qui lui a asséné un violent coup de pied dans le ventre.
Cette attaque relatée par la presse locale est loin d’être un cas isolé.
À Avignon, des militants se sont faits frapper par des gens du cirque Muller. L’un des agresseurs a utilisé une cravache.
Il y a quelques semaines, à Brest, des manifestants de 269 Life France se sont fait attaquer par des gens du cirque Bouglione. Le récit de cette agression fait froid dans le dos. Les attaquants auraient été armés et auraient eu l’intention de blesser. Selon l’association, il y a eu deux blessés nécessitant des jours d’ITT, dont l’un avec une fracture du poignet, mais cela aurait pu être bien pire.
Même chose à Bourg-en-Bresse en début d’année, où, selon le Progrès une dizaine d’agresseurs du cirque Bouglione ont frappé des manifestants dont certains étaient venus en famille, et à Marseille, le 14 octobre 2016 où des circassiens ont, selon 269 Life France, donné des coups aux militants (dont l’un a eu une dent cassée) et essayé de casser des téléphones portables.
En décembre 2017 à Paris, Le Parisien relate que « certains membres de la famille Bormann, dont une septuagénaire à chapeau, se déclarant vétérinaire, ont alors vu rouge et agressé les militants. Insultes et coups ont fusé. La police, présente, est intervenue. »
À Strasbourg, le cirque Bouglione encore lui, aurait répondu aux personnes mobilisées pour les animaux par des « insultes racistes, menaces de mort et agression physique », dénonçait 269 Life France, vidéo à l’appui.
Toujours en Alsace, en mars dernier, trois hommes du cirque Achille Zavatta fils ont intercepté et agressé deux militantes d’Animalsace alors qu’elles arrivaient sur le lieu d’une action de sensibilisation du public. Le mois suivant, le même cirque a envoyé des menaces par SMS en faisant référence à cette attaque pour intimider l’association avant un rassemblement prévu à Strasbourg qui a dû être annulé.
En octobre 2018 à Aulnay, le Parisien rapporte qu’une manifestante s’est faite attaquer par un employé du cirque qui s’en est aussi pris à son matériel. En novembre, selon La Dépêche, la mairie de Fenouillet a déclaré :
« Le risque de confrontation violente entre les manifestants et les organisateurs du cirque fait manifestement craindre des troubles à l’ordre public en raison des menaces proférées publiquement et sur les réseaux sociaux par la direction du cirque Muller. Cette dernière affirme vouloir s’en prendre physiquement aux manifestants et notamment à coups de barres de fer. »
Non loin, à Labège, selon l’Actu, le maire a « porté plainte contre le cirque, en raison des « autorisations frauduleuses » de son installation, et pour « affichage sauvage ». Des altercations avaient même éclaté entre salariés du cirque et services de la mairie… ».
Selon Libération, Me Cyrille Emery, l’avocat du Collectif des cirques a déclaré sur Facebook : « Moi, si j‘étais un intégriste animalier, nourri aux graines et au soja, je serais un peu inquiet. Ils [les artistes et directeurs de cirque, NDLR] sont très sportifs, très entraînés, bien outillés et n‘ont peur de rien. »
Cette liste d’incident n’est pas exhaustive et risque de s’allonger dans les mois qui viennent, à mesure que s’accroissent les difficultés des cirques qui s’entêtent à enfermer et exploiter des animaux. En effet, la faillite du cirque Pinder n’est que le début car des journaux La Dépêche indiquent : « Parmi les chapiteaux en danger, [on trouve] les célèbres Medrano, Arlette Gruss ou encore Bouglione ».
La violence est inhérente aux cirques animaliers qui, pour que leurs prisonniers leur obéissent, utilisent des ankus, ces instruments de torture terminés par un crochet en métal sur des éléphants, ou des fouets sur de nombreux animaux, dont les grands félins.
À vous d’agir
Signez notre pétition pour une interdiction nationale des cruels cirques animaliers :
Mise à jour depuis la parution de l’article en juin 2018 :
Le cirque Zavatta installé à Guilherand-Granges « a obligé les forces de police locales, peu nombreuses, à abréger la mobilisation pour assurer la sécurité des manifestants… « C’est fou, nous n’avons plus le droit de manifester », déplorait l’un d’eux. » pouvait-on lire dans Le Dauphiné. En juillet 2018, à Anthy-sur-Léman, en Haute-Savoie, une militante déclare au journal Le Messager : « Mon compagnon est allé chercher les banderoles dans la voiture. Il s’est fait copieusement insulter. On nous a ensuite menacés de brûler notre voiture si on ne quittait pas les lieux ».
À Alfortville en août 2018, « des œufs et de la litière pour animaux sont lancés en direction des activistes » rapporte le Parisien. En septembre 2018, une manifestation silencieuse de One Voice à Narbonne se serait heurtée à la violence du cirque Muller.
Selon La Dépêche, le 23 mars 2019, des gens du cirque Muller ont menacé avec des barres de fer, attaqué au gaz lacrymogène et molesté des manifestants, ainsi que déchiré des tracts, et ce alors que des gendarmes étaient présents.