Des prêtres catholiques demandent au pape de rompre les liens entre l’Église et la corrida
Trois prêtres catholiques britannique, français et canadien se sont joints à PETA Royaume-Uni pour demander au pape François de rompre les liens entre l’Église et la corrida.
Les prêtres ont adressé une lettre à Sa Sainteté afin d’attirer son attention sur le fait que « la torture et l’abattage violent » des taureaux sont contraires aux enseignements du Christ ainsi qu’aux principes de miséricorde et de respect du pape lui-même.
Ensemble, ils ont demandé au pape François de condamner la corrida dans la suite de son encyclique Laudato si’ de 2015, qui a été publiée le jour de la Saint-François (4 octobre).
L’un des signataires, le Père Robert Culat, avait déjà pris part à la campagne de PETA contre la corrida, lors d’une action visuelle à Arles et dans une affiche avec le message : « C’est un péché de torturer les animaux. »
Pourquoi la torture des taureaux ne peut être considérée comme chrétienne
Dans les arènes où se déroulent les corridas, les animaux sont ridiculisés, terrorisés, poignardés à plusieurs reprises et finalement tués, tout cela pour le divertissement d’une petite minorité de personnes.
« Ces spectacles provoquent une souffrance et une douleur incommensurables et contrastent fortement avec le message d’amour et de compassion que le Christ nous a enseigné. En condamnant la torture et l’abattage violent de taureaux innocents – et en particulier son association avec la foi catholique – d’innombrables animaux seront épargnés et de nombreux fidèles du Christ y trouveront une ligne directrice afin d’aligner leurs actions avec le message de compassion de l’Évangile. » – PETA Royaume-Uni et des membres du clergé dans leur lettre au Pape François
Le pape François déclarait dans son encyclique de 2015 que « tout acte de cruauté envers une créature est contraire à la dignité humaine ».
Il y a près de cinq siècles, le pape Pie V, qui a depuis été canonisé, a condamné les corridas comme étant de « sanglants et honteux spectacles dignes des démons et non des hommes » et « contraires à la piété et à la charité chrétiennes ». Il a interdit aux catholiques d’assister à de tels événements sous peine d’excommunication. L’interdiction concerne toujours les membres du clergé et les corridas qui prennent place le jour de fêtes religieuses.
Les liens de l’Église catholique avec la corrida
Bien que la proscription papale soit toujours en vigueur, elle n’est pas appliquée et des corridas sont toujours tenues en l’honneur de saints ou au cours de fêtes catholiques, et des prêtres bénissent même ces événements ignobles.
PETA demande au pape d’honorer son homonyme Saint François, patron des animaux, en appliquant cette interdiction et en demandant la fin de ces combats cruels, violents et meurtriers.
L’exécution ritualisée des taureaux
Lors de ces exécutions ritualisées, le taureau terrifié est poursuivi à travers l’arène jusqu’à l’épuisement. Un individu sur un cheval dont les yeux sont bandés lui enfonce ensuite une lance afin de le faire saigner et de l’affaiblir tandis que d’autres personnes lui plantent des banderilles (des lances avec une pointe de harpon) dans le haut du dos, lui infligeant une douleur aiguë à chaque fois qu’il tourne la tête.
Lorsque la perte de sang a tellement affaibli le taureau qu’il ne peut plus se défendre, le matador (littéralement, le « tueur ») tente de l’achever en lui poignardant le cœur ou les poumons avec une épée. S’il met trop de temps à succomber, le matador lui tranche la moelle épinière avec un poignard ou une autre arme.
Il peut ensuite couper les oreilles ou la queue du taureau en guise de trophée, parfois même alors que l’animal est encore conscient. Des milliers de taureaux sont tués de cette manière chaque année.
Signez la pétition de PETA adressée au pape François
Plus de 114 000 sympathisants, y compris de nombreux catholiques, ont signé les pétitions des entités PETA encourageant le pape à interdire la torture des taureaux.