Être réellement féministe, c’est également être végan
En cette Journée internationale des droits des femmes, engageons-nous à lutter contre la souffrance de tous les êtres de sexe féminin, peu importe l’espèce à laquelle elles appartiennent.
Cela peut surprendre, mais le respect des femmes et le respect des animaux sont étroitement liés. Ces deux mouvements sont basés sur une opposition à un système qui favorise les intérêts de certains au détriment d’autres, contre toute logique rationnelle, scientifique et morale.
Le féminisme consiste à lutter contre la manière dont certains êtres sont exploités au profit d’êtres « supérieurs » arbitrairement désignés, ainsi les féministes doivent en toute logique rejeter l’exploitation animale. Comme c’est le cas pour les femmes, la vulnérabilité perçue des animaux est utilisée comme justification implicite de leur exploitation.
Il est bien évident inadmissible de considérer les femmes comme de simples « morceaux de viande ». Alors pourquoi accepter que la même objectification ait lieu dans le cas d’êtres intelligents et sensibles pour aucune autre raison que le fait que ces individus soient des vaches ou des truies ? Il devient ainsi clair qu’une personne féministe qui mange un steak n’agit pas sur les principes d’égalité qu’elle soutient.
Le fait de consommer des animaux et leurs sécrétions (œufs, lait…) ne peut s’inscrire dans une véritable ligne féministe. En effet : comment lutter pour les droits reproductifs des femmes tout en ignorant et même soutenant l’exploitation des organes reproducteurs de vaches et de poules ?
La production de viande, de lait et d’œufs est basée sur l’exploitation du système reproducteur féminin, et des actes qui seraient qualifiés de meurtre, de torture, de viol et d’esclavage si on les faisait subir à des femmes :
Les vaches
Étonnamment, la plupart des gens – féministes inclus – ne réalisent pas qu’une vache doit accoucher d’un veau pour produire du lait. Encore moins savent que les vaches dans l’industrie laitière sont inséminées de force et à répétition (dans une étroite stalle grillagée appelée « cage de contention »), un acte qui s’apparente à une violence sexuelle, pour que chaque veau leur soit retiré et que le lait leur étant destiné soit approprié et vendu aux consommateurs.
Lorsque leurs corps épuisés ne produisent plus assez de lait, elles sont transportées vers l’abattoir, certaines sont encore gestantes. Toutes les exploitations laitières – même celles certifiées du label bio, plein-air ou « bien-être supérieur » – tirent profit des pires actes que l’on peut faire subir à des femmes et à des mères. Les consommateurs de produits laitiers participent à ces pratiques à travers leurs achats.
Réalisons qu’il n’y a aucune différence tangible entre une vache et une mère humaine en ce qui concerne leur détresse lorsque leurs petits leur sont arrachés, la douleur ressentie lors d’une insémination forcée ou l’intérêt qu’elles ont à vivre sans souffrance.
Les truies
L’industrie de la viande exploite aussi des femelles. Prenons la production de porc : les truies sont également inséminées artificiellement deux fois par an et sont contraintes à passer au moins cinq semaines de leur gestation dans des « cases de gestation », des stalles métalliques si étroites qu’elles ne peuvent même pas s’y retourner. Puis elles sont placées dans des cages de mise-bas sans litière dans lesquelles elles ne peuvent pas bouger ni véritablement interagir avec leur progéniture. Après environ trois semaines, leurs porcelets leur sont enlevés et le cycle infernal recommence, continuant pendant trois à quatre ans jusqu’à ce qu’elles soient à leur tour envoyées à l’abattoir se faire égorger de manière violente et terrifiante. C’est cela que l’on soutient quand on achète du jambon, des lardons ou des côtes de porc.
Les poules
Quant aux poules, elles sont ébecquées sans traitement antidouleur et vivent parquées par dizaines dans de minuscules cages, forcées de se tenir sur un sol en treillis métallique, jonchés de leurs propres excréments et des cadavres de leurs congénères qui n’ont pas survécus à ces conditions abominables. On transporte les survivantes vers l’abattoir, les suspend à l’envers et leur tranche la gorge ou les ébouillante vivantes dans des bassins de déplumage.
Les poules sont génétiquement manipulées pour produire une quantité non naturelle d’œufs, ce qui entraîne de graves problèmes de santé, comme un déficit en calcium, des prolapsus de l’utérus et des infections.
Bien entendu les animaux mâles souffrent aussi dans ces industries, mais les femelles subissent souvent une plus longue période de maltraitance ainsi que la violence émotionnelle de la séparation avec leurs petits.
Heureusement, de plus en plus de féministes et de militants pour la justice sociale comprennent que l’apathie envers la violence n’a pas sa place dans un mouvement qui lutte pour l’égalité et incluent donc les droits des animaux dans leur combat. Célébrons toutes et tous la Journée de la femme en nous engageant à ne pas consommer les produits issus de la souffrance des animaux femelles exploités pour la nourriture.