Le Festival du Cirque de Monte-Carlo doit renoncer à l’exploitation d’animaux
La 42e édition du Festival du Cirque de Monte-Carlo a pris place il y a peu, s’obstinant à mettre en scène des animaux maltraités et frustrés, malgré la contestation croissante de l’utilisation d’êtres sensibles pour le divertissement.
Dans un écrit publié par Nice-Matin, la Princesse Stéphanie de Monaco, patronne de l’évènement, tente de défendre la tradition au nom du « patrimoine culturel » du cirque avec animaux, tout comme les esclavagistes défendaient leurs pratiques, et la subjugation des femmes et leur absence de droits était faussement justifiée pendant des siècles. Le seul fait qu’une coutume soit ancienne n’excuse pas son injustice, ni la cruauté qu’elle engendre. Les mœurs ont changé, une majorité de personnes s’opposent maintenant à l’exploitation des animaux et il est grand temps que les « traditions » s’adaptent.
Souffrance des animaux
Rappelons que dans les cirques, les animaux passent le plus clair de leur temps confinés dans des cages et des wagons de transport ou entravés par des chaînes. Ils subissent un dressage violent pour les forcer à exécuter des numéros inconfortables et parfois dangereux, et peuvent être battus, fouettés et privés de nourriture. On sait déjà à quel point ils souffrent, et il est inacceptable de cautionner cette cruauté. Comme l’indique la Fédération des vétérinaires d’Europe : « Les besoins des mammifères sauvages ne peuvent être satisfaits dans un cirque itinérant, en particulier quant aux conditions de vie et à la possibilité d’exprimer des comportements normaux ». De nombreuses enquêtes des affiliées de PETA tournées dans divers pays ont mis au jour le quotidien rempli de souffrance physique et morale de ces êtres.
L’année dernière, le Festival accueillait le cirque Bolchoï de Moscou en tête d’affiche, dont le directeur, Askold Zapashny, n’hésite pas à justifier la violence envers les animaux, disant que certains « doivent être battus, sinon ils ne comprennent pas » en référence à une vidéo où l’on voit des employés de cirque donnant des coups de poing et de marteau à de jeunes singes, donnant un coup de pied à une autruche et fouettant des chiens et un kangourou.
Danger pour le public
L’utilisation d’animaux sauvages dans les spectacles menace aussi la sécurité du public. Ces animaux stressés et frustrés peuvent « craquer » sous la pression et s’en prendre à leurs dresseurs, aux spectateurs ou même à des passants. De nombreux exemples illustrent ce danger, dont très récemment le cas de la tigresse échappée d’un cirque à Paris et abattue en plein centre.
Mauvaises leçons pour les enfants
L’exploitation des animaux captifs diffuse également un message néfaste et n’a rien d’éducatif : au contraire, les enfants qui aiment les animaux voient des êtres apeurés et stressés exécuter des tours qui n’ont absolument rien de naturel pour eux et qui peuvent leur être douloureux voire dangereux. Ces êtres intelligents et sensibles ne sont pas des objets d’amusement et il est essentiel d’enseigner cela aux enfants dès le plus jeune âge pour aider à faire d’eux des adultes bienveillants et respectueux. Beaucoup l’ont compris, dont la chaîne de télévision pour enfants Gulli, qui a pris l’excellente décision de ne plus diffuser de spectacles mettant en scène des animaux sauvages captifs exploités pour le divertissement, citant tout particulièrement Le Festival du Cirque de Monte-Carlo. Un signal fort que la cruauté envers les animaux n’est pas au programme pour la part grandissante des citoyens soucieux du respect de ces êtres.
Le cirque Joseph Bouglione a renoncé l’année dernière à l’utilisation d’animaux, déclarant même que « la plupart des cirques ne devrait pas avoir d’animaux car ils les traitent mal » et espérant inciter « le cirque traditionnel à se remettre en question ». Aux États-Unis le célèbre cirque Ringling Bros. and Barnum & Bailey a fermé ses portes l’année dernière face aux protestations de militants souhaitant mettre fin à la souffrance des animaux qu’il exploitait.
De nombreux pays ont même entièrement interdit les cirques animaliers, dont tout récemment l’Italie, l’Irlande et l’Écosse, et en France, plus de soixante communes ont pris des arrêtés à l’échelle locale, souvent à la demande de citoyens.
Nous rejoignons l’appel du célèbre acteur britannique Roger Moore, qui résidait à Monaco, demandant à la Principauté de cesser de faire du Festival du Cirque un spectacle de souffrance en bannissant l’exploitation d’animaux et en valorisant à la place les réels arts du cirque : les prouesses accomplies par des acrobates, gymnastes et clowns qui se produisent volontairement et non sous la menace.