Le Jury de déontologie publicitaire donne raison à PETA contre une publicité trompeuse de l’industrie de la fourrure
Mise à jour 19 décembre : Le Jury de déontologie publicitaire vient de confirmer en appel et de rendre public son avis favorable à la plainte de Faux Fur Institute et PETA France. C’est donc confirmé, l’industrie de la fourrure a eu tort de présenter la peau qu’elle vole aux animaux comme « éthique », « résolument écologique » et « biodégradable ».
Sentant venir son heure, l’industrie de la fourrure tente d’induire les consommateurs en erreur en diffusant des campagnes publicitaires truffées d’allégations sans fondement, une tentative malheureuse pour retarder son inévitable disparition. Les faits ne trompent pas : les créateurs sont de plus en plus nombreux à renoncer à la fourrure animale, comme Versace, Armani, Gucci, Burberry, et tout récemment, Jean Paul Gaultier.
Le Jury donne raison à la plainte de PETA
Contactée par plusieurs personnes choquées par l’une de ces publicités, l’association PETA France a déposé une plainte auprès du Jury de Déontologie Publicitaire, qui vient de confirmer la nature trompeuse des déclarations propagées par cette campagne de la Fédération internationale de la fourrure qui tentait en vain de présenter la fourrure animale comme « éthique », « écologique » et « biodégradable ».
Trois autres jugements défavorables à des publicités pour la fourrure animale basées sur des affirmations similaires avaient déjà été rendus par le Jury d’éthique publicitaire belge en 2011 et par l’Advertising Standards Authority du Royaume-Uni en 2012 et par le Stichting Reclame Code des Pays-Bas en 2016. Ceux qui persistent à vendre des peaux animales sont avertis : ils ne peuvent plus mentir aux consommateurs à propos de la souffrance et des pollutions que génère leur industrie.
La production de fourrure est cruelle
La barbare industrie de la fourrure tue des dizaines de millions d’animaux chaque année, ce qui n’empêchait pas la Fédération internationale de la fourrure (IFF) de prétendre que la fourrure animale était « éthique » dans sa campagne publicitaire trompeuse. Mais PETA France était là pour expliquer au Jury que la fourrure est à 85 % issue d’élevages intensifs, où les animaux sont détenus dans de minuscules cages grillagées, que les méthodes d’abattage couramment utilisées sont le gazage et l’électrocution anale ou génitale.
Pour faire des profits, l’industrie soumet des espèces naturellement exploratrices comme le chien viverrin, le vison et le renard à une vie de tourment psychologique et physique.
La production de fourrure est polluante
Dans sa plainte, PETA a également réfuté les propriétés écologiques faussement attribuées à la fourrure animale, indiquant que la production de fourrure nécessite à la fois de l’élevage – l’une des pires causes du changement climatique – et des traitements chimiques dont les conséquences sont graves pour l’environnement et la santé humaine. Dans son analyse, le JDP a jugé les différents qualificatifs écologiques utilisés trop généraux, sans nuance et non étayés, affirmant donc que la publicité méconnait « les principes de loyauté et de véracité » du code de la Chambre de commerce internationale
Comme PETA l’a souligné, le pelage volé aux animaux est traité avec un cocktail de teintes et de produits chimiques. Cela l’empêche de pourrir dans l’armoire et en fait un produit toxique pour l’environnement. Le Jury a donc aussi estimé que les industriels ne pouvaient pas prouver que la fourrure était « biodégradable ».
Ce que vous pouvez faire
Néanmoins, des visons, lapins et autres animaux continuent de vivre emprisonnés, de souffrir et d’être tués de manière atroce et terrifiante ici en France. PETA appelle le gouvernement à agir contre ces pratiques cruelles et néfastes à l’environnement en interdisant la production de fourrure sur le territoire français.