Le spécisme tue les animaux – et aussi ceux qui les défendent
Regan Russell, une activiste des droits des animaux et membre de PETA États-Unis depuis 25 ans, participait à une veillée pacifique avec Toronto Pig Save dans l’Ontario, au Canada, quand elle a été heurtée et tuée par un camion qui transportait des cochons à l’abattoir. La tragédie s’est produite le 19 juin 2020 alors que Regan et d’autres militants se portaient témoins de la souffrance des animaux destinés à l’abattage et leur apportaient l’amour et la bonté que méritent tous les animaux.
Accusations portées
Plus d’un mois plus tard, le 20 juillet, le service de police régional de Halton a annoncé qu’il portait des accusations de conduite imprudente ayant entraîné la mort contre le conducteur du camion de transport de cochons qui a heurté et tué Regan. PETA se joint à Toronto Pig Save et aux proches de Regan pour demander un relèvement des accusations. La présidente de PETA, Ingrid Newkirk, a déclaré dans un communiqué :
Les accusations d’aujourd’hui doivent être rehaussées pour refléter la mort d’une âme douce et généreuse qui n’a commis aucun mal. Regan Russell a passé ses derniers moments sur Terre à faire preuve de bonté envers les animaux, et tout le monde peut honorer sa mémoire en devenant végan.
Que le chef d’inculpation soit maintenu ou renforcé, ce dont nous sommes sûrs, c’est que c’est le spécisme qui l’a tuée. Dans un monde où les animaux seraient reconnus pour qui ils sont, des individus sensibles, et non des marchandises, cette scène n’aurait jamais eu lieu.
Quelle différence-y-a-t-il entre un chien et un cochon ?
Ardente militante pour la cause animale, la compassion et le dévouement de Regan pour les animaux étaient inégalés. Elle assistait régulièrement aux veillées hebdomadaires de Toronto Pig Save devant un abattoir de cochons, où elle tentait alors de soulager pendant quelques instants la soif et le stress des animaux entassés dans les camions à travers les étroites fentes des véhicules.
Chaque année dans le monde, des milliers de cochons meurent durant leur transport jusqu’à l’abattoir et plus d’un milliard sont tués pour notre consommation – 25 millions rien qu’en France. Qu’ils soient abattus en France ou ailleurs, la grande majorité des animaux élevés pour la consommation subissent un trajet stressant et terrifiant, parfois de plusieurs jours, vers leur dernière destination où ils sont tués de manière épouvantable – tout ça pour finir dans nos assiettes.
Cela alors que des études ont démontré que les cochons ont des capacités cognitives égales et dans certains cas supérieures aux chiens, qu’ils peuvent être tout aussi joueurs et affectueux – et qu’ils sont tout aussi capables de souffrir. Ils sont loyaux, très propres de nature, vivent en petits groupes familiaux et aiment jouer et explorer leur environnement. Ils sont néanmoins entassés dans des hangars, confinés dans de minuscules stalles, arrachés à leurs familles, mutilés et enfin gazés ou égorgés devant les yeux terrifiés de leurs congénères.
Ce que vivent les animaux des élevages serait inacceptable aux yeux de la plupart des personnes si cela concernait un chien ou un chat. Cette différence de traitement et de considération vient de la croyance humaine erronée selon laquelle une espèce aurait plus de valeur qu’une autre : le spécisme. La pensée spéciste implique de considérer les animaux non humains – qui ont leur propres désirs, besoins, et vies complexes – comme des moyens d’atteindre des fins humaines. Elle sert de justification au traitement des autres êtres vivants et sensibles comme des propriétés, des objets, ou même des ingrédients, et conduit aussi les humains à établir des distinctions inexistantes entre les espèces animales, basées uniquement sur les buts que ces animaux pourraient servir.
Regan a passé ses derniers moments sur terre à faire preuve de gentillesse envers des cochons qui étaient envoyés à l’abattoir – probablement la seule affection qu’ils aient jamais reçue. Elle aurait fait la même chose pour n’importe quel animal : chien, cochon, poulet – ou humain. Elle savait que ces animaux sont des individus, et non de la charcuterie. Elle était un héros pour les animaux, et l’a payé de sa vie.
« Si vous étiez dans ce camion, nous serions aussi là pour vous. »
Oui, Regan est morte en exerçant sa compassion pour des êtres sensibles captifs – mais elle est avant tout morte à cause de l’insensibilité et la cruauté de l’humanité envers les autres habitants de cette planète. Elle est morte parce que des humains spécistes paient pour la misère et la mort.
Nos condoléances vont à sa famille et ses proches, et des larmes sont versées pour elle et pour ces animaux qu’elle aimait et qui ont également perdu la vie ce jour-là, mais nous devons en faire plus en sa mémoire.
Faisons tout notre possible, à notre niveau, pour épargner ces atrocités à tous les animaux, car après tout : si l’idée de consommer un chien vous révulse, pourquoi serait-ce différent de manger un cochon ? Ne pas consommer de produits d’origine animale est le moyen le plus simple pour épargner la vie de nombreux animaux chaque année, ainsi que de refuser la cruauté et les mauvais traitements quotidiens qui leur sont infligés.
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