Ours abattus à l’arbalète : le ministère de la Défense britannique impliqué dans un massacre sanglant
Une nouvelle enquête de PETA États-Unis menée en Ontario, au Canada, a filmé des chasseurs appâtant des ours dans des tonneaux à l’aide de biscuits, de bagels et d’autres aliments gras avant de leur tirer dessus et de les éviscérer. Les chasseurs écorchent ensuite les ours et vendent parfois leur fourrure. C’est celle-ci qui sera utilisée pour faire les bonnets de la Garde du Roi et que PETA a demandé à remplacer par de la fausse fourrure. PETA Royaume-Uni a montré les images à l’acteur anglais Stephen Fry, qui aide désormais l’association à dénoncer cette cruauté extrême et son rapport avec les bonnets de la Garde du Roi.
Des ours attirés avec des biscuits et abattus à l’arbalète
Appâter les ours est interdit dans certaines régions d’Amérique du Nord et condamné par les groupes de protection de la nature, qui jugent cette pratique cruelle et « déloyale ». Mais ces nouvelles révélations dérangeantes montrent des chasseurs qui attirent des ours peu méfiants avec des seaux de nourriture sucrée ou grasse avant de leur tirer dessus à l’arbalète – une forme de chasse illégale au Royaume-Uni depuis 1981 en vertu de la législation sur la protection de la vie sauvage.
Une mort lente et douloureuse due à la perte de sang
Comme l’a constaté l’enquêteur, les ours touchés par des tirs ne meurent pas toujours sur le coup. Ils prennent parfois la fuite et endurent une mort lente et douloureuse à cause de l’infection et de la perte de sang. Il arrive que les chasseurs ne les retrouvent que des heures plus tard, s’ils se donnent la peine de suivre la traînée de sang. Pendant la chasse au printemps, des mères allaitantes comptent parfois parmi les victimes, laissant derrière elles des petits incapables de survivre sans elles et qui meurent de faim.
De la fourrure vendue au ministère de la Défense
Une fois que les chasseurs ont abattu les ours, il arrive qu’ils conservent des parties de leur corps, comme la tête ou les griffes, en tant que trophée qu’ils pensent être une preuve de leur « virilité », et vendent parfois aux enchères la fourrure. Les chapeliers du ministère de la Défense britannique achètent la fourrure d’ours noirs qui ont été chassés et s’en servent pour fabriquer les couvre-chefs portés par la Garde du Roi.
PETA Royaume-Uni a fourni les images au ministre de la Défense Grant Shapps et appelé le ministère à arrêter de soutenir cette industrie barbare qui va à l’encontre de l’opinion publique. En effet, 95 % des Britanniques affirment être contre la fourrure. PETA Royaume-Uni et le créateur de fausse fourrure ECOPEL ont mis au point une fausse fourrure qui remplit les critères posés par le ministère de la Défense pour remplacer la peau des bonnets. Pourtant, le ministère reste campé sur ses positions et semble attendre un tollé de la part du public pour faire la transition.
498 ours tués en seulement six ans
Il faut la peau d’au moins un ours – un individu avec des pensées, des sentiments et la volonté de vivre – pour fabriquer un seul bonnet. Selon les archives publiques obtenues par PETA Royaume-Uni, le ministère de la Défense a acheté 498 chapeaux en peau d’ours entre 2017 et 2022.
Les origines des bonnets en peau d’ours
Le ministère de la Défense britannique a régulièrement affirmé, avec une totale mauvaise foi, que les fourrures d’ours sont le produit dérivé d’un abattage pour réguler la population supervisé par les autorités canadiennes. Cependant, les gouvernements fédéral et provincial du Canada ont confirmé que de tels abattages n’existent pas. Le gouvernement canadien attribue des « licences » aux amateurs de chasse (comme on peut le voir dans les vidéos) qui sont alors libres d’appâter et de tuer un nombre donné d’ours à des fins récréatives et pour vendre leur peau. Il s’agit d’une pratique sanglante activement financée par le ministère de la Défense.
Dans une tentative désespérée de défendre l’indéfendable, le ministère de la Défense s’est désormais associé à Furmark, un programme de certification trompeur mis en place par l’industrie de la fourrure et dont l’existence ne sert qu’à protéger les intérêts des éleveurs de fourrure et des chasseurs et à promouvoir l’utilisation (en déclin rapide) de la fourrure dans le monde de la mode. Même Mike Moser, l’ancien PDG de l’association britannique du commerce de la fourrure, a qualifié Furmark de programme « insensé » qui vise à « édulcorer la réalité derrière ce […] commerce cruel ».
La fausse fourrure d’ours est d’ores et déjà disponible
PETA Royaume-Uni a proposé une fausse fourrure dernier cri produite par le créateur de fausse fourrure de luxe ECOPEL au ministère de la Défense en 2017, puis en 2023, et ECOPEL s’est engagé à en fournir une quantité illimitée gratuitement jusqu’en 2030. Cela rend l’abattage de ces presque 500 ours particulièrement honteux. De plus, le ministère de la Défense dilapide des fonds publics pour soutenir l’industrie de la fourrure.
Les tests en laboratoire ont confirmé que la fausse fourrure d’ours d’ECOPEL a égalé ou surpassé la vraie fourrure sur les cinq critères établis par le ministère afin de sélectionner une matière de remplacement.
« [La] combinaison du tissu ECOPEL avec une membrane imperméable comme le Tyvek aidera à produire un bonnet léger qui sèche vite et sera plus confortable et moins toxique pour la personne qui le porte, tout en continuant à transmettre l’image historiquement importante des Grenadiers. » – Atom Cianfarani, technologue en textile indépendant
Stephen Fry : les bonnets en fourrure déshonorent le Royaume-Uni
Concrètement, le gouvernement britannique soutient la chasse à l’appât d’ours.
« Le Royaume-Uni s’est toujours targué d’être « fair-play », mais ces ours appâtés par les chasseurs à l’aide de biscuits n’ont aucune chance de survie. La tradition n’excuse jamais la cruauté, c’est pourquoi je me joins à l’appel pour demander au ministère de la Défense d’arrêter d’utiliser la fourrure d’animaux abattus et d’opter pour une fausse fourrure plus humaine pour les bonnets de la Garde du Roi. Le contraire serait inadmissible et contraire aux valeurs britanniques. » – Stephen Fry
Comment nous aider ?
Il est temps de moderniser ce symbole emblématique du Royaume-Uni en passant à une fausse fourrure épatante, qui a été testée pour garantir qu’elle conviendrait à l’utilisation spécifique qu’en fait la Garde du Roi.