PPL Animaux : marche arrière du Sénat sur la maltraitance animale
Annoncées il y a plus d’un an par la ministre Barbara Pompili, les grandes avancées pour les animaux promises par le gouvernement viennent seulement d’être examinées hier par le Sénat, après un premier vote de l’Assemblée nationale en début d’année. En moins d’une journée, les sénateurs ont vidé la proposition de loi contre la maltraitance animale d’une grande partie de son contenu, ce qui pourrait condamner des milliers d’animaux à continuer de souffrir dans les cirques ou les delphinariums.
PETA appelle le gouvernement, à l’origine de cette PPL, à sauver le projet et à répondre aux attentes sociétales sur ces questions.
Le Sénat maintient les animaux sauvages dans les cirques et les delphinariums
Il s’agissait de deux mesures phares de la PPL Animaux : interdire la détention d’animaux sauvages aux cirques itinérants et assurer la fermeture des delphinariums d’ici 7 ans. Le Sénat a voté contre ces mesures, pourtant soutenues par des vétérinaires et experts de la faune sauvage et par plus de 70 % des citoyens Français. Une liste des animaux interdits dans les cirques serait donc fixée par décret, et l’Hémicycle est allé plus loin dans son refus évident de lutter contre la maltraitance animale en s’opposant à l’interdiction de la reproduction des dauphins dans les parcs marins – une aberration qui n’aidera en rien à vider ces prisons aquatiques.
Rappelons que plus de 400 municipalités se sont déjà prononcées contre l’accueil des cirques avec animaux sauvages. La France ne peut accepter ces décisions et doit porter l’ambition de mettre fin à la captivité de ces animaux et des cétacés, si longtemps exploités sur son territoire pour le divertissement humain en les envoyant dans des sanctuaires où ils pourront vivre un semblant de vie naturelle.
Le Sénat maintient les animaux dans les animaleries
Faisant fi de la souffrance des animaux dans l’industrie des animaux de compagnie et de la demande des associations, les sénateurs ont maintenu la possibilité de vendre des animaux dans les animaleries, tout en interdisant leur présence en vitrine et en proposant d’introduire un partenariat entre les associations, les refuges et les animaleries. Le Sénat a cependant décidé l’interdiction de l’envoi d’animaux par voie postale et de réserver la vente d’animaux de compagnie en ligne à des sites internet agréés par le gouvernement, ce qui pourrait venir freiner le commerce en ligne.
L’Hémicycle a aussi augmenté les sanctions pour trafic d’animaux et vols destinés à alimenter ces trafics, ainsi que celles pour les atteintes de nature sexuelle sur les animaux. Enfin, il a voté la mise en place d’un certificat d’engagement et de connaissance qui sera remis lors de la première acquisition d’un animal de compagnie
Rappelons que plus de 100 000 chiens et chats sont abandonnés chaque année en France – un triste record européen. En choisissant de toujours avoir recours à l’adoption et à ne jamais acheter d’animaux dans les animaleries ou chez des éleveurs, chacun d’entre nous peut œuvrer pour un monde où chaque animal aura un foyer aimant et stable.
Fermeture immédiate des élevages de visons
La seule réelle avancée de cette journée est l’adoption de la fin des élevages de visons en France, avec la suppression du délai de 2 ans préalablement prévu par l’Assemblée nationale. Une excellente nouvelle pour les milliers d’être sensibles violemment tués après une vie de souffrance et de privations pour alimenter une mode barbare consistant à se vêtir du pelage de quelqu’un d’autre.
Et maintenant ?
Maintenant, les députés et les sénateurs vont devoir tenter de trouver un accord sur le texte en commission mixte paritaire. Sans accord, il reviendra en dernière lecture à l’Assemblée nationale.
Est-ce que cela sera possible avant la fin du mandat présidentiel en cours ? Sans action urgente, il est possible que les annonces pourtant essentielles du gouvernement n’aboutissent pas à une vraie loi contre la maltraitance animale qu’attendent désespérément les animaux dans les cirques et les delphinariums, ceux qui souffrent dans le commerce des animaux de compagnie, et tous les Français compatissant qui défendent ces mesures.
Vous pouvez agir en twittant ou en écrivant à votre député afin de le presser de mettre cette loi à l’ordre du jour et qu’elle soit adoptée dans les termes les plus ambitieux pour les animaux.