« Seaspiracy » : à regarder sur Netflix en cette Journée mondiale pour la fin de la pêche
Alors que le 24 mars marque la Journée mondiale pour la fin de la pêche, cette année c’est aussi la date choisie pour la sortie du documentaire Seaspiracy, et cela n’est pas un hasard. Dans la lignée de Cowspiracy également réalisé par Kip Anderson, Seaspiracy enquête sur les ravages infligés par les humains aux espèces marines, et met au jour certains des secrets les plus dérangeants de l’industrie de la pêche.
Selon Netflix, les réalisateurs découvrent une « grave corruption à l’échelle mondiale ».
Les poissons ont droit à la protection eux aussi
Malgré le fait que les poissons aient des systèmes nerveux similaires aux nôtres et qu’ils peuvent ressentir la douleur, ils sont généralement abattus sans que personne ne se préoccupe de leur bien-être. Ils souffrent horriblement dans les filets, au bout des hameçons et sur les ponts des bateaux de pêche, suffocant lentement, jetés dans la glace ou éventrés alors qu’ils sont encore conscients. Parce qu’ils ont l’air différent de nous, qu’ils ont des écailles à la place de la peau et des branchies à la place des poumons, et que leurs sons ne nous sont pas audibles, les poissons sont souvent incompris et négligés – pourtant, nous avons beaucoup en commun avec les animaux marins.
Les scientifiques les plus reconnus s’accordent sur le fait que les poissons ressentent la douleur. Comme l’a écrit la biologiste Victoria Braithwaite, « Il y a autant de preuves que les poissons ressentent la douleur et souffrent qu’il y en a pour les oiseaux et les mammifères ». Des capacités émotionnelles et un attachement affectif ont aussi été décrits chez plusieurs espèces et certaines montrent des comportements sociaux complexes où les individus se reconnaissent entre eux et se comportent différemment face à des individus familiers ou non. Certains poissons sont capables d’utiliser des outils et peuvent avoir des personnalités bien distinctes, ils sont capables d’apprendre et de retenir de nouvelles informations et communiquent grâce à une variété de sons à basse fréquence.
La pêche détruit les océans… et la planète bleue
On estime que les humains tuent plus de mille milliards d’animaux marins chaque année pour leur alimentation. Pour donner un ordre de grandeur, il y a environ 10 à 30 fois plus d’animaux abattus chaque année dans le cadre de la pêche que dans l’élevage d’animaux terrestres. Parce que les humains pillent les océans, les populations chutent de façon drastique et de nombreuses espèces sont proches de l’extinction. Selon une étude parue dans la revue Nature en 2003, 90 % des populations de gros poissons ont été décimés au cours de la seconde moitié du XXe siècle.
La pêche intensive fait aussi d’incalculables ravages sur l’environnement marin. Les gigantesques chalutiers munis de filets de la taille d’un terrain de football détruisent la flore des fonds marins et les coraux, et raclent tout sur leur passage, y compris les oursins, les crabes, les dauphins, les tortues et les phoques. Des centaines de cétacés meurent chaque année lorsqu’ils sont pris dans les filets en tant que « prises accessoires ». De nombreux oiseaux, phoques et tortues meurent aussi en étant blessés par les filets et les matériels de pêche. Les filets dérivants, gigantesques, sont invisibles pour la plupart des poissons et s’étendent dans l’eau comme un « mur de la mort » qui prend au piège tous les animaux qui nagent dans leur direction. Pour la pêche à la ligne, les navires déroulent des lignes qui peuvent aller jusqu’à 120 kilomètres, armées d’hameçons mortels.
L’océan joue un rôle déterminant dans le climat mondial : il produit à lui seul plus de la moitié de l’oxygène de la planète et absorbe plus de 90 % de l’excès de chaleur de l’atmosphère ainsi qu’une grande quantité du dioxyde de carbone. Sa bonne santé est donc primordiale dans la lutte contre le changement climatique, or l’industrie de la pêche est en train de provoquer un effondrement de la biodiversité des océans, et par là même met en danger la survie des océans et celle de l’humanité.
Sauvons les océans en mangeant végan
Les poissons sont des êtres sensibles, intelligents et sociaux, au même titre que les animaux terrestres. Pourtant, dans leur écrasante majorité, ils sont toujours abattus par milliards sans étourdissement. La seule façon de mettre un terme à ce carnage et de protéger la vie des océans et sur cette planète est de cesser de consommer des animaux marins.
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