Roger Moore : l’espion qui les aimait
Nous apprenons avec tristesse que Sir Roger Moore est mort. Sympathisant de longue date de PETA, il était plus connu pour son incarnation de l’irrésistible James Bond mais nous pensons que ses efforts en faveur des animaux constituaient ses plus grandes prouesses. Il soutint de nombreuses causes, du combat pour les animaux maltraités par les cirques à la défense des oiseaux torturés pour le foie gras.
Roger Moore ne retenait pas ses coups lorsqu’ils s’attaquait à la cruauté envers les animaux :
« La chasse « de loisir » est une maladie, une perversion et un danger et devrait être considérée comme telle. Les gens qui se « divertissent » en chassant et en tuant des animaux sans défense ne peuvent que souffrir d’un trouble mental. »
Mais il était aussi un homme humble et généreux. Il paya pour une campagne de publicité pour pousser Selfridges – un grand magasin britannique – de cesser de proposer du foie gras à la vente (et la chaîne a arrêté d’en vendre !), Il prêta également sa voix à une enquête révélant les conditions abjectes d’élevage et d’abattage subies par les oies dans des élevages du Périgord.
Il avertissait toujours qu’il ne participerait pas à un repas si ce qu’il appelait « la torture en boîte » était au menu. Et lorsqu’il mangeait dehors, dès qu’il voyait du foie gras proposé en restaurant, il tenait à aller voir le ou la chef pour lui parler du problème face à face, et si le foie gras restait au menu, il n’y retournait pas.
L’acteur avait plaidé pour la libération de l’orque Lolia et appelait au boycott des parcs marins. Lorsque Sir Roger Moore apprit qu’une orque nommée Morgan avait été enlevée dans la nature et placée dans un bassin, il déclara : « il est évident pour quiconque doté d’un cerveau et d’une once de compassion que les parcs marins ne sont rien d’autre que des prisons de béton qui infligent aux animaux marins captifs une immense souffrance. »
Le défenseur énergique des animaux avait même mis au défi la fameuse Queen’s Guard (Garde de la reine), appelant le gouvernement britannique à remplacer les chapeaux en fourrure d’ours des soldats par des alternatives en synthétique.
Plus récemment, il s’unit à PETA pour se battre en faveur des animaux captifs des cirques en écrivant une lettre ouverte publiée dans Le Monde et adressée au chef du gouvernement de Monaco (où il résidait) lui demandant de faire interdire les cirques avec animaux.
Répondant à une critique facile lancée par le dernier dresseur de lion au Royaume-Uni, Roger Moore expliqua en quoi l’utilisation d’animaux dans les cirques était inacceptable :
« Vous ne pouvez pas attendre de quelqu’un qui enchaîne, fouette et domine par d’autres méthodes des animaux qu’il se conduise comme un gentleman. […] Quand bien même il ne serait pas capable d’évoluer moralement, le reste d’entre nous le pouvons et puisque nous sommes au courant du cassage psychologique infligé aux éléphants, aux lions et autres animaux et que nous savons que ces animaux sont dépouillés de tout ce qui compte pour eux dans le but de leur faire accomplir des tours insensés, comme se balancer sur des ballons, cela ne nous amuse plus. »
Sir Roger était une personne qui insufflait de l’énergie. Il dénonçait la maltraitance des animaux avec une grande vivacité d’esprit et avec charme, et PETA n’aura de cesse de faire campagne pour aider les animaux auxquels il tenait tant.
Nos pensées vont à sa femme, Kristina ; à ses enfants, Deborah, Geoffrey et Christian ; et à son assistant, Gareth.
Sir Roger fut un gentleman jusqu’à la fin et il nous manquera.