Enquête : Carrefour arrête d’importer des cuisses de grenouilles d’Indonésie après des images glaçantes partagées par PETA ; Intermarché, Auchan, Picard et Système U suspendent leurs commandes

Le 16 mai 2024

Enquête : Carrefour arrête d’importer des cuisses de grenouilles d’Indonésie après des images glaçantes partagées par PETA ; Intermarché, Auchan, Picard et Système U suspendent leurs commandes

Les choses bougent pour les grenouilles depuis l’enquête vidéo bouleversante diffusée par PETA, qui a révélé que des grenouilles sont massacrées vivantes en Indonésie pour que leurs cuisses soient vendues dans des supermarchés français. C’était notamment le cas pour Carrefour, Auchan, Intermarché, Picard, Thiriet et les magasins Système U. Après que l’association a interpellé les marques pour les appeler à couper les ponts avec cette industrie sordide, les responsables ont réagi rapidement et affirmé suspendre leurs commandes auprès du fournisseur incriminé. Carrefour est allé encore plus loin et s’est engagé de manière permanente à ne plus se fournir en cuisses de grenouilles indonésiennes, comme l’a révélé Libération en exclusivité. Cette décision fait suite à l’appel de plus de 90 000 personnes qui ont rejoint les entités PETA et écrit au groupe Carrefour à l’international.

« Nous saluons l’engagement de Carrefour pour ces grenouilles capturées dans la nature, confinées dans des sacs bondés et abattues alors qu’elles sont encore conscientes, et remercions également Auchan, Intermarché, Picard, Système U et Thiriet d’avoir suspendu leurs commandes auprès du fournisseur incriminé. PETA appelle ces entreprises à emboîter le pas à Carrefour en mettant en place une politique permanente contre la vente de cuisses de grenouilles en provenance d’Indonésie, » déclare Mimi Bekhechi, vice-présidente de PETA pour l’Europe. « À la lumière de cette enquête, les consommateurs soucieux du bien-être animal attendent de Leclerc, qui se fournit encore en cuisses de grenouilles indonésiennes, que l’entreprise agisse immédiatement en les retirant de son offre. »

Diffusée en décembre dernier, l’enquête montrait des ouvriers capturant des grenouilles dans leur habitat naturel et les entassant dans des sacs scellés où elles suffoquent lentement et essayent de s’échapper, leur tranchant la tête et les pattes et les écorchant alors qu’elles sont encore vivantes et conscientes, à même le sol ou sur des planches à découper tachées de sang.

PETA, dont la devise dit notamment que « les animaux ne nous appartiennent pas et [que] nous n’avons pas à les utiliser pour notre nourriture » et qui s’oppose au spécisme, idéologie qui postule une fausse supériorité des humains sur les autres animaux pour justifier leur exploitation, appelle les consommateurs à s’engager à ne jamais acheter ni consommer de cuisses de grenouilles et à écrire aux restaurants qui en font figurer sur leurs menus. Pour plus d’informations, rendez-vous sur PETAFrance.com ou suivez les dernières actualités de l’association sur Facebook, X ou Instagram.

Contact :
Anissa Putois ; [email protected]

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Plus d’informations sur l’enquête de PETA Asie sont disponibles ci-dessous :

L’Indonésie est l’un des principaux exportateurs de cuisses de grenouilles dans le monde et le plus grand exportateur vers la France. Chaque année, des centaines de millions de cuisses de grenouilles sont expédiées d’Indonésie à des distributeurs de l’Union européenne (UE). Entre mars et mai 2023, près de 322 tonnes de cuisses de grenouilles ont été expédiées d’Indonésie vers l’Union européenne, pour finir notamment dans les restaurants et supermarchés français.

Les enquêteurs de PETA Asie ont visité sept exploitations de viande de grenouille en Indonésie et ont découvert que les animaux sont détenus vivants dans des sacs bondés, parfois pendant deux jours. Une ouvrière qui triait les grenouilles capturées frappait violemment les amphibiens vivants au sol et a admis qu’elle ne voulait pas prendre le temps de séparer les grenouilles vivantes des grenouilles mortes. D’autres ouvriers utilisaient des couteaux pour trancher la tête et les pattes des animaux – certains étaient frappés à plusieurs reprises, tandis que d’autres n’était pas complètement décapités avant que les ouvriers ne leur arrachent la peau. Les enquêteurs ont également constaté que certaines grenouilles continuaient d’ouvrir et de fermer la bouche après décapitation et que leur corps sans tête sautait ou bougeait encore quelques minutes plus tard.

Les espèces de grenouilles capturées par les ouvriers – la grenouille de rivière Limnonectes macrodon et la Fejervarya cancrivora (ou grenouille mangeuse de crabes) – connaissent toutes deux un déclin de population. Bien que la capture de la première ne soit pas autorisée dans la nature, PETA Asie souligne que les fournisseurs indonésiens étiquètent délibérément mal l’espèce et l’exportent. Selon Eurostat, l’UE a importé environ 35 000 tonnes de cuisses de grenouilles entre 2010 et 2022, ce qui équivaut à environ 703 millions à 1,7 milliard de grenouilles.

Une lettre de PETA aux entreprises rappelait que même lorsqu’elles proviennent d’autres pays, dont la France, les grenouilles doivent être maintenues dans un état de léthargie, dans une chambre froide ou un bain d’eau dont la température se situe entre 0 et 4 degrés avant d’être décapitées vivantes, parfois pleinement conscientes.