Les courses hippiques sous surveillance des ONG : l’utilisation cruelle de la cravache fait l’objet de poursuites pénales
Les courses hippiques sous surveillance des ONG : l’utilisation cruelle de la cravache fait l’objet de poursuites pénales
PETA Australie vient de déposer des accusations criminelles devant le tribunal d’instance de Tasmanie, alléguant que le fouettage des chevaux sur les hippodromes de Tasmanie contrevient aux lois de l’État sur le bien-être animal.
L’utilisation de cravaches dans les courses de pur-sang en Australie est essentiellement autorégulée par l’industrie. Les Règles australiennes des courses autorisent les jockeys à fouetter les chevaux jusqu’à cinq fois avant les 100 derniers mètres d’une course et un nombre illimité de fois dans la dernière ligne droite. En vertu de la loi sur le bien-être animal de la Tasmanie, battre un animal et lui causer une douleur ou des souffrances déraisonnables et injustifiables sont des crimes. La procédure entamée par PETA Australie testera la légalité de cravacher des chevaux sur les hippodromes sur ces deux fronts.
« Il n’y a rien de raisonnable ou de justifiable à cravacher un cheval sans relâche jusqu’à la ligne d’arrivée dans une course à laquelle il est contraint à participer », déclare Mimi Bekhechi, vice-présidente des programmes internationaux de PETA. « Les chevaux ressentent des émotions complexes, ne veulent pas souffrir et méritent le même niveau de considération juridique que les chiens et les chats avec qui nous partageons nos foyers. »
Ce mois-ci, la British Horse Racing Association a ouvert une consultation sur l’utilisation de la cravache, après qu’une étude australienne a montré que celle-ci est inefficace et cause de la douleur aux chevaux. Une autre étude sur les fractures des jambes chez les chevaux dans les hippodromes britanniques a révélé que les chevaux qui avaient été cravachés au cours des 10 dernières secondes d’une course étaient plus susceptibles de subir une fracture mortelle.
Aux États-Unis, l’État du New Jersey a interdit tout usage de la cravache visant à inciter les pur-sang à courir plus vite, et la Californie et le Kentucky ont restreint l’utilisation de la cravache. En 1982, la Norvège en a interdit l’utilisation, sauf pour des raisons de sécurité, et en 2009, elle a interdit totalement la présence de cravaches pour les chevaux ayant trois ans ou plus.
PETA Australie et la Coalition pour la protection des chevaux de course (CPR) ont rencontré le responsable du bien-être animal de Tasracing, l’autorité des courses de Tasmanie, il y a plus d’un an, pour exprimer sa préoccupation concernant l’utilisation de cravaches, offrir son soutien pour aider à mettre en œuvre des changements et souligner que le fait de fouetter les chevaux contrevient à la loi anti-cruauté de l’État. PETA Australie et d’autres groupes de protection animale – dont World Animal Protection, CPR et Animal Liberation NSW – ont ensuite co-signé une lettre à Tasracing demandant une réunion pour discuter des problèmes et voir s’il y avait une voie à suivre. L’avocat du groupe a ensuite rencontré en personne le PDG de Tasracing, Paul Eriksson, mais celui-ci a refusé de communiquer davantage et les a informés que Tasracing n’avait pas l’intention d’envisager d’interdire ou de restreindre l’utilisation de cravaches. Confrontée à une violation continue et généralisée des lois sur le bien-être animal, PETA Australie a choisi d’engager des poursuites privées.
En France aussi, les règles relatives à l’utilisation de cravaches sont également déterminées par l’industrie elle-même. En 2019, France Galop – la société mère qui organise les courses en plat et en obstacle – a fait passer de six à cinq le nombre de coups autorisés. Cinq coups de cravache de trop, selon PETA. L’année dernière, un jockey a été condamné pour avoir cravaché un cheval à mort à l’hippodrome de Cagnes-sur-Mer. L’animal, poussé à bout, s’était effondré avant de succomber. Malgré cela, le jockey pourra reprendre son activité à l’issue de cinq ans.
PETA, dont la devise dit notamment que « les animaux ne nous appartiennent pas et [que] nous n’avons pas à les utiliser pour nos divertissements », s’oppose au spécisme, idéologie qui postule une fausse supériorité des humains sur les autres animaux. Pour plus d’informations, rendez-vous sur PETAFrance.com ou suivez les dernières actualités de l’association sur Facebook, Twitter ou Instagram.
Contact :
Anissa Putois ; [email protected]
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