Tour de France : des militants anti-corrida accueillent les cyclistes à l’arrivée
Le 23 juillet 2023
Tour de France : des militants anti-corrida accueillent les cyclistes à l’arrivée
Des militants de PETA et de REV ont déroulé une immense bannière lors de l’étape finale de la course pour appeler les organisateurs à tourner le dos à la tauromachie
« Des vélos, pas des taureaux ! La corrida n’est pas un sport » : ont pu lire les téléspectateurs du monde entier sur une immense bannière déroulée aujourd’hui par des militants de PETA et de REV (Révolution écologique pour le vivant), au passage des coureurs du Tour de France lors de l’étape finale du parcours. L’action appuyait un appel aux organisateurs de la course à ne plus sélectionner de villes où ont lieu des corridas comme étapes de départ ou d’arrivée et à arrêter de fermer les yeux sur ces pratiques sanglantes et d’un autre âge qui entachent l’image de la France à l’international.
Une photo de l’action est disponible ici.
L’action fait suite à deux autres actions anti-corrida de PETA et de REV durant le Tour de France, à Bayonne et à Dax lors du passage des cyclistes, et a une lettre envoyée par l’association à Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, et à Jean-Étienne Amaury, Directeur Général du Groupe Amaury et Président d’Amaury Sport Organisation, dans laquelle elle leur écrivait :
« Les valeurs représentées par le Tour de France ne pourraient pas être plus éloignées de la tauromachie. Le premier est un sport qui célèbre la ténacité de l’être humain, la camaraderie et le respect entre les concurrents. L’autre est un rituelsanglant, et non un combat juste. Le taureau est forcé de participer et tente désespérément d’échapper à ses tortionnaires, en vain. »
Lors d’une corrida, plusieurs taureaux – des individus sensibles capables de ressentir la peur et la douleur et qui tiennent à leur vie comme nous tenons à la nôtre – sont torturés les uns après les autres. Ils sont en proie à la terreur, à l’agonie et à la confusion de ne pas savoir pourquoi on les soumet à un supplice sans aucune échappatoire. Dans l’arène, ils sont tourmentés et poursuivis à cheval et se font planter des piques et des banderilles dans le dos et dans la nuque. Lorsqu’ils ont perdu tant de sang qu’ils s’effondrent, le matador (« tueur » en espagnol) tente de les achever au poignard ou à l’épée avec des coups dans la colonne vertébrale.
PETA, dont la devise dit notamment que « les animaux ne nous appartiennent pas et [que] nous n’avons pas à les utiliser pour nos divertissements » et qui s’oppose au spécisme, idéologie postulant une fausse supériorité de l’humain sur les autres animaux pour justifier leur exploitation, rappelle que 77 % de la population française souhaite l’interdiction de ces spectacles sanglants et encourage celles et ceux qui souhaitent agir à signer la pétition de REV appelant à abolir la corrida en France et à écrire aux maires des villes taurines, pour leur demander de prohiber ces spectacles sanglants sur leur territoire. Pour plus d’informations, rendez-vous sur PETAFrance.com ou suivez les dernières actualités de l’association sur Facebook, Twitter ou Instagram.
Contact :
Anissa Putois ; [email protected]
Le texte complet des lettres envoyées par PETA à Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, et à Jean-Étienne Amaury, Directeur Général du Groupe Amaury et Président d’Amaury Sport Organisation, est disponible ci-dessous :
Christian Prudhomme
Directeur, Tour de France
Amaury Sport Organisation
Jean-Étienne Amaury
Directeur Général du Groupe Amaury
et Président d’Amaury Sport Organisation.
Chers Messieurs,
Le Tour de France est une institution aimée par des millions de personnes dans le monde. Le public le suit pour l’endurance et la passion inspirantes des cyclistes, ainsi que pour la beauté éblouissante des paysages français et des charmantes villes qu’il traverse.
À travers cette compétition, vous représentez la France au monde, et avez donc la tâche difficile de choisir les magnifiques villes qui auront leur moment de gloire et l’honneur d’accueillir le Grand Départ ou une autre étape de la course. Cependant, les milliers de visiteurs qui affluent dans les rues pittoresques pour apercevoir la célèbre course et les centaines de millions de téléspectateurs qui la suivront à la télévision seraient horrifiés d’apprendre que certaines des villes étapes sur le parcours organisent des corridas au cours desquelles des taureaux sont torturés et tués au nom du divertissement.
Les valeurs représentées par le Tour de France ne pourraient pas être plus éloignées de la tauromachie. Le premier est un sport qui célèbre la ténacité de l’être humain, la camaraderie et le respect entre les concurrents. L’autre est un rituel sanglant, et non un combat juste. Le taureau est forcé de participer et tente désespérément d’échapper à ses tortionnaires, en vain. Dans l’arène et dès le début, l’animal effrayé est poussé à l’épuisement physique et mental par les toreros. Puis, pendant environ 20 minutes, ils lui enfoncent des lances et des banderilles (des bâtons terminés par un harpon) à répétition dans le dos jusqu’à ce qu’il soit faible et ne puisse même plus tourner la tête. Le matador utilise alors un poignard ou une autre arme pour achever le taureau avec des coups dans la colonne vertébrale. Si la prestation est particulièrement acclamée, il arrive que le matador coupe les oreilles et/ou la queue de l’animal mourant pour les garder comme trophées, parfois même alors que ce dernier est toujours vivant et conscient.
Monsieur Prudhomme, nous espérons que vous faites partie des 77 % de citoyens français qui sont opposés à la corrida et rejetterez toute association entre cette pratique cruelle et le Tour de France, un véritable événement sportif et une tradition dont la France peut être fière. Nous vous demandons donc de vous assurer que le parcours du Tour évite les villes ou l’on pratique la corrida à l’avenir. Cela ne devrait pas être difficile, le nombre d’endroits pratiquant toujours ce passe-temps barbare étant limité, mais cela enverrait un message fort : le Tour de France ne soutient pas la cruauté envers les animaux.
Si vous êtes d’accord, ce serait un plaisir de partager avec vous les villes à éviter. Dans l’attente de votre retour, je vous prie d’agréer mes salutations respectueuses.
Sincèrement,
Mimi Bekhechi
Vice-présidente de PETA pour l’Europe, le Royaume-Uni et l’Australie