Un participant français à la cruelle course de l’Iditarod reçoit une offre originale : devenir opérateur de chasse-neige à la place
Un participant français à la cruelle course de l’Iditarod reçoit une offre originale : devenir opérateur de chasse-neige à la place
PETA États-Unis propose au musher de l’aider à s’embarquer sur une nouvelle voie sans exploitation canine
Après que le musher Sébastien Dos Santos Borges, originaire de Chazey-Bons, dans l’Ain, ait dû abandonné la course controversée de l’Iditarod – événement qui a perdu des dizaines de sponsors en raison de la mort de chiens et de mauvais traitements infligés à ceux-ci – PETA États-Unis lui a envoyé une lettre lui proposant de l’aider à couvrir le coût d’une formation et d’équipement afin qu’il puisse s’embarquer dans une nouvelle carrière sans exploitation animale : en tant qu’opérateur de chasse-neige, moniteur de ski ou garde forestier, sans faire souffrir (ni risquer de perdre) de chiens.
La demande fait suite à des rapports selon lesquels Sébastien Dos Santos Borges aurait laissé cinq chiens qu’il avait poussés au-delà de leur limite de côté durant la course, forçant les chiens restants à travailler encore plus dur pour le tirer. Par ailleurs, son chien Léon a disparu pendant la course, et n’a apparemment pas encore été retrouvé.
PETA rappelle que plus de 150 chiens sont morts durant l’Iditarod depuis ses débuts et que l’édition 2022 de la course n’a pas fait exception en matière de controverses : deux chiens ont disparu, dont Léon, un musher a apparemment été contraint de quitter la course après que les chiens qu’il utilisait aient été trouvés en mauvais état, et près de 250 chiens ont été retirés du parcours pour cause d’épuisement, de maladie ou de blessure. Avant même le début de la course, des chiens ont subi des accidents et un a été tué pendant un entraînement.
« Alors que l’opposition à cette course cruelle qui force les chiens à cavaler vers leur mort ne cesse de grandir, être musher devient aussi archaïque qu’être réparateur de magnétoscope », déclare la vice-présidente de PETA États-Unis, Tracy Reiman. « Il est maintenant temps de dire adieu à l’Iditarod et de passer à un travail qui ne scandalise personne. »
PETA, dont la devise dit notamment que « les animaux ne nous appartiennent pas et [que] nous n’avons pas à les utiliser pour nos divertissements », s’oppose au spécisme, idéologie qui postule une fausse supériorité des humains sur les autres animaux. Pour plus d’informations, rendez-vous sur PETAFrance.com ou suivez les dernières actualités de l’association sur Facebook, Twitter ou Instagram.
Contact :
Anissa Putois ; [email protected]
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La lettre de PETA États-Unis au musher français suit :
Monsieur Dos Santos Borges,
Puisque votre participation à l’Iditarod ne s’est pas passée comme vous l’espériez, je vous écris de PETA pour vous suggérer un changement de voie. Nous vous encourageons à dire adieu à l’Iditarod et à passer à une profession qui ne scandalise personne. PETA vous paiera même pour entamer cette transition ! Nous vous aiderons à couvrir les coûts d’une formation, de cours, d’équipement et de tout ce dont vous pourriez avoir besoin pour définir un nouveau parcours.
Alors que cette course qui oblige les chiens à cavaler jusqu’à leur mort est de plus en plus controversée et que de grandes entreprises comme Alaska Airlines, Coca-Cola, Exxon Mobil et Millennium Hotels and Resorts cessent de parrainer l’Iditarod, être musher devient aussi archaïque qu’être réparateur de magnétoscope. Puisque vous êtes un professionnel avec une expérience du travail dans la neige et le froid, les opportunités ne manquent pas : garde forestier en montagne, moniteur de ski ou opérateur de chasse-neige, tout cela vous permettrait de continuer à travailler en plein air – mais sans utiliser d’animaux. Cela ne signifie pas non plus la fin de votre carrière de compétiteur. Depuis des décennies, des athlètes participent aux courses Iditarod Trail Invitational et Iron Dog, qui suivent le sentier historique de l’Iditarod mais où ne figurent que des participants humains choisissant volontairement de prendre part.
Poursuivre une nouvelle ligne de travail serait une décision méritoire et bénéfique : vous pourriez gagner plus d’argent, et vous ne contribueriez pas à la souffrance animale, qui est inhérente à l’Iditarod. Au cours de la course cette année, deux chiens ont disparu, dont Léon comme vous le savez, un musher a apparemment été contraint de quitter la course après que les chiens qu’il utilisait aient été trouvés en mauvais état, des chiens ont été attaqués et un a été tué pendant l’entraînement avant même le début de la course, et près de 250 chiens ont été retiré de la piste car ils souffraient d’épuisement, d’une maladie ou d’une blessure.
Il est temps d’embarquer sur une nouvelle voie, et nous sommes là pour vous aider. Nous espérons avoir de vos nouvelles très prochainement.
Sincèrement,
Tracy Reiman
Vice-présidente
PETA
Vous trouverez ci-dessous plus d’informations sur l’édition 2022 de la course de l’Iditarod :
- Des photos de la ligne de départ montrent des chiens enchaînés dans le froid glacial et des mushers traînant des chiens et les hissant dans de minuscules caisses :
- Près de 250 chiens ont été retirés de la course pour cause d’épuisement, de maladie, de blessure ou autre, obligeant les autres à travailler encore plus dur pour tirer les mushers.
- Le gagnant de l’Iditarod, Brent Sass— dont les chiens sont morts dans d’autres courses et qui enchaîne ses chiens à des caisses en bois et des barils en plastique dans le froid glacial – a laissé derrière lui trois chiens épuisés qui ne pouvaient pas aller plus loin. Il a également partagé une vidéo bouleversante pendant la course montrant des chiens couverts de neige et de glace et exposés à un vent cinglant avec, comme il l’a décrit, des visages « totalement couverts de neige » et des yeux « fermés par le gel ». Lors d’une course précédente, il a poussé ses chiens si loin au-delà de leur point de rupture qu’il a dû appeler des secours.
- Le musher Hugh Neff aurait apparemment dû abandonner la course après que les chiens qu’il forçait à courir – qui étaient décrits comme « maigres » et souffraient apparemment de diarrhée – aient été retrouvés en si mauvais état qu’ils ne pouvaient pas continuer. Hugh Neff a été banni de l’édition 2019 de la course après la mort d’un de ses chiens lors de la Yukon Quest.
- Le musher notable Dallas Seavey— qui a utilisé des chiens testés positifs aux opioïdes, exploite un chenil accusé d’avoir tué des chiens jugés pas assez performants, et possède une propriété où un lanceur d’alerte a déclaré avoir trouvé des chiots mourants – a admis que pendant la première moitié de la course, les chiens qu’il forçait à courir souffraient de diarrhée et que plusieurs chiens avaient été retirés du parcours en raison de blessures.
- Un chien nommé Jimbo a été laissé derrière lui par le musher Richie Diehl et s’est ensuite échappé de la zone de « chiens abandonnés » de l’Iditarod à Anchorage. Il était en cavale pendant plus d’une journée.
- Léon, un chien utilisé par le musher français débutant Sébastien Dos Santos Borges, a disparu au point de contrôle Ruby pendant l’Iditarod—et n’a apparemment toujours pas été retrouvé.
- Avant même le début de la course, quatre chiens ont été grièvement blessés par un orignal alors qu’ils étaient forcés de s’entraîner par le musher Bridgett Watkins, et le mois précédent, un attelage de chiens dirigé par le musher Jaye Foucher a été heurté par un camion, tuant l’un d’entre eux, blessant d’autres et provoquant la disparition d’un autre chien.
- Enfin, la course de traîneaux de l’Iditarod 2022 s’est terminée sur une controverse de plus, suite à la décision honteuse des responsables de l’événement de pénaliser et d’imposer des amendes aux mushers qui ont décidé d’abriter leurs chiens à l’intérieur lors d’une tempête de neige potentiellement mortelle.