Tests sur animaux lors d’expérimentations médicales
Tous les ans, des centaines de milliers d’animaux en France subissent des expériences douloureuses et effrayantes de la part des expérimentateurs, des tests qui sont indéfendables, tant sur le plan moral que scientifique, et qui, à bien des égards, ralentissent le progrès médical. Pourtant, alors que le public critique ouvertement l’expérimentation animale, de nombreux responsables politiques et de nombreuses institutions scientifiques ne parviennent toujours pas à aller de l’avant et adopter les technologies de pointe et non animales qui pourraient sauver d’innombrables vies humaines et animales.
Des millions de victimes
Selon les chiffres du gouvernement, environ 2,2 millions d’animaux sont utilisés chaque année en France dans le cadre d’expériences.
Les souris et les rats sont les animaux les plus utilisés pour les tests en France, mais on compte aussi des hamsters, lapins, chats, chiens, singes, volailles, poissons et chevaux parmi les victimes. Tous ces animaux ont la capacité de ressentir la douleur et la peur, et ils souffrent intensément lorsqu’ils sont empoisonnés, découpés, aveuglés, électrocutés ou infectés par des maladies mortelles dans des prisons mornes et sans fenêtres.
Parmi les expérimentations cruelles effectuées sur les animaux en laboratoire, beaucoup violeraient les lois de protection des animaux si elles avaient lieu dans un autre contexte. Il s’agit d’une situation de deux poids deux mesures absurde puisque les animaux souffrent autant lorsqu’ils sont maltraités dans un laboratoire que dans la cave d’un particulier. Nous ignorons l’ampleur des atrocités infligées aux animaux dans les universités, les entreprises pharmaceutiques et d’autres institutions, mais des enquêtes secrètes en donnent un aperçu insoutenable.
Aucune excuse
Les tentatives de justification des expériences infligées aux animaux sont fondamentalement viciées. En effet, on ne peut pas affirmer que d’une part, les animaux nous sont si semblables que les résultats des tests que l’on pratique sur eux sont pertinents pour les humains, mais d’autre part, avancer qu’ils sont si différents de nous que nous pouvons leur faire tout ce que nous voulons, peu importe à quel point c’est douloureux ou inutile.
Si l’expérimentation sur une personne présentant une déficience intellectuelle pouvait bénéficier à 1000 enfants, le ferions-nous ? Bien sûr que non. La déontologie stipule que la valeur inhérente à chaque vie ne peut pas être surpassée par sa valeur potentielle pour quelqu’un d’autre.
Cela est tout aussi valable pour les animaux que pour les humains. Dans le passé, des expériences ont été effectuées sur des prisonniers, les personnes en camps de concentration et d’autres groupes vulnérables. Désormais, alors que nous avons à juste titre proscrit ces atrocités nous n’avons pas encore réussi à appliquer la même logique pour les animaux intelligents et sensibles qui se morfondent dans des cages de laboratoire.
Mauvaise science
Les expérimentations animales ne sont pas seulement indéfendables sur le plan moral : elles présentent aussi des failles sur le plan scientifique.
Ceux qui expérimentent sur animaux utilisent souvent des arguments émotionnels pour tenter de suggérer que leurs méthodes archaïques représentent la seule façon d’aider à guérir les maladies. C’est tout simplement faux. En fait, la tendance la plus notable dans la recherche moderne de ces dernières années est la reconnaissance du fait que les animaux constituent rarement de bons modèles pour le corps humain.
Prendre un être vivant sain d’une espèce complètement différente, développer artificiellement une maladie qu’il ou qu’elle n’aurait jamais contracté normalement, le ou la garder dans un environnement contre nature et stressant pour essayer d’appliquer les résultats ainsi produits à des maladies qui apparaissent naturellement chez l’humain est une pratique pour le moins douteuse. Les réactions physiologiques aux médicaments varient énormément d’une espèce à l’autre. La pénicilline tue les cochons d’Inde mais est inactive chez les lapins ; l’aspirine tue les chats et provoque des malformations natales chez les rats, les souris, les cobayes, les chiens et les singes ; et la morphine, un tranquillisant chez l’humain, stimule les chèvres, les chats et les chevaux.
Une analyse récente publiée dans le BMJ a souligné le manque d’éléments convaincants pour prouver que les essais sur les animaux sont bénéfiques aux humains ou constituent une utilisation efficace des moyens à disposition de la recherche.
Des rapports d’informations partiels, des études mal menées et une approche non systématique conduisent à de nombreuses études inutiles, coûteuses et redondantes. De plus, beaucoup d’expériences menées sur des animaux n’ont aucune incidence sur les maladies graves et peuvent être entreprises simplement pour satisfaire la curiosité, pour des intérêts commerciaux ou pour faire progresser la carrière des universitaires. Pour mentionner uniquement quelques exemples, des milliers de souris ont été empoisonnées à mort dans le cadre de tests pour le Botox, des rats ont été enivrés de force dans le but d’essayer de développer un « remède contre la gueule de bois », des animaux ont été contraints de fumer par des fabricants de tabac et des pilules pour la perte de poids ont été administrées à des souris. Chacune de ces études inutiles a coûté la vie à des animaux.
Il existe des méthodes différentes et meilleures pour développer de nouveaux médicaments et traitements. Les études humaines cliniques et épidémiologiques, les méthodes de recherche cellulaires et basées sur les tissus humains, les cadavres, les simulateurs de patients humains complexes et de haute-fidélité et les modèles informatiques sont plus fiables, plus précis, moins coûteux et plus respectueux de la déontologie que l’expérimentation animale.
Les tests sur animaux ne persistent pas parce qu’ils représentent ce qui se fait de mieux en matière scientifique, ils persistent uniquement à cause des préjugés personnels des expérimentateurs, des intérêts particuliers et du conservatisme.
« Plusieurs études ont révélé que même les résultats les plus prometteurs issus de la recherche sur les animaux échouent souvent lors des essais sur les humains, et sont rarement adoptés dans la pratique clinique. »
Pandora Pound et Michael Bracken, BMJ
Révéler la cruauté
Depuis sa création, PETA et ses affiliées internationales se battent pour dénoncer et mettre fin aux sévices infligés aux animaux dans les laboratoires du monde entier. De nombreuses enquêtes de PETA États-Unis en ont rendu la cruauté publique, depuis l’affaire décisive des singes Silver Spring en 1981, jusqu’à la révélation plus récente des terribles expériences de privations maternelles sur des bébés singes aux National Institutes of Health (Instituts américains de la santé).
Le nombre d’expériences sur les animaux est en baisse constante, mais il s’agit d’une évolution très lente. Nous continuerons de faire campagne contre les tests sur les animaux jusqu’à ce que la France soit libérée des souffrances causées par l’expérimentation animale.
Ce que vous pouvez faire
- Diffusez le message et aidez-nous à démentir les fausses informations concernant l’expérimentation animale.
- Rejoignez les campagnes de PETA pour convaincre les compagnies aériennes de cesser de livrer des primates aux expérimentations dans des laboratoires.